La grande distribution met de nombreux dispositifs en place pour inciter les femmes victimes de violence à se manifester. 1:39
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Virginie Riva, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Pendant le deuxième confinement, les signalements en ligne de violences faites aux femmes ont bondi de 15%. Permanences temporaires, bouton de signalement sur leur site... Pour lutter contre ce fléau, la grande distribution met en place de multiples dispositifs pour tenter d'aider les femmes victimes de ces violences à alerter les autorités sur leur situation.

Cette année, la journée internationale de lutte pour l'élimination de la violence faite aux femmes, ce mardi, se déroule dans un contexte très particulier. Pendant le confinement, les femmes sont davantage isolées et parfois coincées sous le même toit que leur agresseur. Les faits de violence ont une nouvelle fois explosé à l'occasion du deuxième confinement : + 15% de signalements enregistrés sur la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr.

De nouvelles initiatives ont pourtant vu le jour depuis le premier confinement, pour que les femmes donnent plus facilement l'alerte sur leur situation. Dans les pharmacies et les centres commerciaux, des dispositifs sont disponibles pour effectuer des signalements. Le numéro d’appel d’urgence, le 3919, est parfois imprimé au dos des tickets de caisse. Objectif : tendre la main aux femmes victimes de violences en profitant des moments où elles ne sont pas sous la surveillance de leur compagnon violent.

La personne en vitrine... est un gendarme

Dans ce magasin lambda d'une galerie commerciale d'une grande surface, dans lequel s'est rendu Europe 1, la personne en vitrine est... un gendarme. Cyril, cet agent, a récemment accueilli une femme venue faire ses courses. Victime de violences, elle n'avait jamais parlé auparavant. "On a senti tout de suite qu'elle ne venait pas prendre des renseignements par rapport au recrutement... Il y avait autre chose. On a pu s'isoler avec elle, comprendre qu'il y avait ce souci", raconte Cyril.

Une bannière pour alerter sur les sites de e-commerce

À terme, le but est que les victimes portent plainte. Au total, plus de 300 femmes ont ainsi pu donner l'alerte dans des permanences éphémères de centres commerciaux pendant le premier confinement. L'enseigne Carrefour, par exemple, a souhaité accélérer sur le sujet pour le deuxième. Sur son site de commande en ligne, il est désormais possible de signaler des violences. "On a placé cette bannière avec un petit bouton 'je signale' qui permet à la victime de tout de suite être connectée au portail de la gendarmerie des violences sexistes et sexuelles", explique Amélie Oudéa-Castéra, directrice exécutive e-commerce de Carrefour.

Aucune trace n'est laissée dans l’historique de navigation de l'ordinateur, pour ne pas que le conjoint violent sache que la victime a effectué une démarche. Il en va de même pour le numéro d'urgence 3919 : aucune trace des appels n’est conservée sur les relevés téléphoniques.