Oradour-sur-Glane - tags négationnistes 1:39
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Joanna Chabas, édité par Céline Brégand
La découverte d'inscriptions révisionnistes vendredi sur un mur du centre de mémoire d'Oradour-sur-Glane, où 642 habitants ont été massacrés par des SS le 10 juin 1944, a indigné toute la classe politique. Emmanuel Macron a dénoncé un "acte inqualifiable".
REPORTAGE

"Tout sera fait" pour retrouver les auteurs des tags à Oradour-sur-Glane, a déclaré Emmanuel Macron qui s’est exprimé, comme beaucoup, pour condamner les tags négationnistes à l’entrée du centre de mémoire de ce village martyr. Le 10 juin 1944, les SS ont rassemblé les hommes dans les granges du village, les ont fusillés puis ont regroupé femmes et enfants dans l'église avant d'y mettre le feu. Au total, 642 personnes sont mortes ce jour-là. À Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, les messages révisionnistes découverts vendredi matin ont choqué la population.

"C’est vraiment horrible et c’est assez ignoble"

"Vous avez, à la place de 'Martyr', le terme 'menteur', vous avez aussi 'à quand la vérité' et le nom d’un révisionniste. Ça ne présente aucune ambiguïté." Après la découverte de tags négationnistes peints en blanc sur le parvis du centre de mémoire, le maire Philippe Lacroix est écœuré.

Découvertes par un visiteur tôt vendredi matin, les inscriptions sont maintenant recouvertes par une bâche. "C’est quand même profondément choquant pour les 642 martyrs. On pense à eux, à leurs familles, aux descendants. On pense à notre dernier rescapé, qui est l'un de nos derniers témoins. C’est vraiment horrible et c’est assez ignoble", souligne-t-il au micro d'Europe 1.

"Nous continuerons notre travail pour défendre le devoir de mémoire"

L’Élysée a condamné cet acte. Et le ministre des Transports et ancien député de la circonscription, Jean-baptiste Djebbari, s’est rendu sur place samedi. Ces marques de soutien émeuvent Fabrice Escure, président du centre de mémoire, qui a porté plainte samedi matin.

"On veut que cette enquête puisse aboutir", explique-t-il. "Il faut absolument que les auteurs soit dénoncés. On ne peut pas cautionner ça, on ne peut pas accepter de voir ça", ajoute-t-il. "Aujourd’hui, on a vraiment des sentiments de colère mais ce qui est sûr, c’est que nous continuerons notre travail pour défendre le devoir de mémoire. "Pour le nettoyage des tags, il faudra attendre le début de la semaine car il y a une difficulté : si la peinture est enlevée trop vite, il y a un risque d'abîmer la structure du centre."