75 ans après, la France a commémoré l'"innocence massacrée" d'Oradour-sur-Glane

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Victor Dhollande-Monnier, à Oradour-sur-Glane, édité par Thibaud Le Meneec
Une cérémonie d'hommage à la mémoire des 642 personnes disparues à Oradour-sur-Glane s'est tenue lundi, 75 ans après le massacre perpétré par l'Allemagne nazie.
REPORTAGE

C'était quatre jours après le Débarquement : le 10 juin 1944, le village d'Oradour-sur-Glane était le théâtre macabre du massacre de 642 civils, dont plus de 400 femmes et enfants, par une centaine de soldats de la 3ème compagnie du régiment "Der Führer" appartenant à la division SS "Das Reich".

"Il plane quelque chose ici"

Dans l'église du village, où ces centaines de civils ont été brûlés, une cérémonie d'hommages s'est tenue lundi après-midi. Pendant près de deux heures et demie, des représentants officiels, mais aussi des délégations étrangères et des enfants venus de plusieurs villes françaises et allemandes ont sillonné la nouvelle ville d'Oradour-sur-Glane, avant de se diriger vers le village martyr.

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Victor Dhollande-Monnier/Europe 1

Depuis 75 ans, l'endroit est figé dans le temps. On y croise des voitures calcinées et des plaques rappelant l'emplacement des commerces de l'époque. Et chaque année, de nombreuses personnes viennent se recueillir devant ces lieux chargés d'histoire. 

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Victor Dhollande-Monnier/Europe 1

C'est le cas d'Annette Rigon, dont les parents ont été les seuls à échapper au massacre d'Oradour-sur-Glane : "C'est une journée où il plane quelque chose ici", confie-t-elle au micro d'Europe 1. "Je trouve que malgré toutes ces années, il y a toujours cette empreinte, ce ressenti. Je repense à mes parents, ce qu'ils ont vécu ce jour-là. C'est inévitable."

Les mots du dernier rescapé

De son côté, la secrétaire d'État Geneviève Darrieussecq, a rendu hommage à l'"innocence massacrée" d'Oradour-sur-Glane : "Je suis venue adresser l’affection de toute une nation pour ce village martyr, pour ses morts dont ils sont le gardien. La France s’insurge toujours contre ce qu’il s’est passé ici."

À la fin de cette journée marquée par les multiples hommages rendus aux massacrés d'Oradour-sur-Glane, Robert Hébras, le dernier rescapé du massacre, s'est adressé aux jeunes générations : "Bientôt, je ne serai plus là", a indiqué l'homme, âgé de 93 ans. "Ce sera à vous de vous souvenir, je vous le demande."