Anne Martinez et sa famille veulent fuir le huis clos en appartement. Hier soir, cette Strasbourgeoise était déjà en voiture avec un kit bluetooth lorsqu'Europe 1 l'a jointe par téléphone. Ses deux enfants sur la banquette arrière, elle venait de quitter Strasbourg pour fuir le confinement annoncé lundi soir par Emmanuel Macron afin de lutter contre la propagation du coronavirus. "A Strasbourg, nous habitons dans un appartement. On avait plutôt envie de se mettre au vert dans notre maison à l'Île de Ré", explique Anne. "Rester confinés toute la journée avec les enfants dans un appartement, pour moi, c'est pas possible", estime-t-elle.
Son mari, Fabrice, cadre dirigeant dans une entreprise strasbourgeoise, attendait l'allocution d'Emmanuel Macron pour décider de l'heure de son départ. "On doit être sur place avant midi. Et il y a un millier de kilomètres entre Strasbourg et l'Île de Ré donc ça veut dire un départ au milieu de la nuit entre deux heures et trois heures du matin et en roulant dans les limites raisonnables", raconte Fabrice. Les mesures de limitation de déplacements annoncées par le président lundi soir s'appliquent dès mardi midi.
"Je ne me sens pas très légitime de faire ça, c'est pas très correct"
Mais Anne et Fabrice viennent de la région Grand Est, la plus contaminée de France. S'ils ont envie de liberté, ils éprouvent quelques scrupules : "On va quand même dans une zone qui n'est pas trop infectée, donc c'est sûr que je ne me sens pas très légitime de faire ça, c'est pas très correct", reconnaît Anne. "On va en tout cas rester confinés et éviter de contaminer les autres si nous sommes nous-mêmes contaminés", promet la Strasbourgeoise.
La famille compte appliquer les mêmes règles de confinement strict qu'à Strasbourg, exceptées les sorties dans le jardin et sur la plage. L'agence qui s'occupe d'habitude de préparer leur maison avant la location se dit débordée de propriétaires qui lui demandent : "Surtout, ne louez pas, on arrive !"