À Toulouse, neuf lits de réanimation sur dix sont déjà occupés, dont un quart par des cas de Covid. 1:30
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Benjamin Peter, édité par Romain David
Alors que Toulouse pourrait basculer en zone d'alerte maximale dans les prochains jours, comme plusieurs autres grandes métropoles dans l'Hexagone, les services de réanimation de la ville approchent déjà de la saturation. Le personnel soignant craint désormais de devoir déprogrammer des opérations pour gérer l'afflux de patients Covid.
REPORTAGE

À Toulouse, comme dans la plupart des grandes métropoles, le sursis pourrait être de courte durée. Le taux d'incidence face au Covid-19 dépasse désormais les 250 cas pour 100.000 habitants dans la ville, et 500 pour les plus jeunes. Désormais, neuf lits de réanimation sur dix sont occupés, dont un quart par des cas de Covid. Cette tension pousse les professionnels de santé à lancer un cri d'alarme pour que tout le monde respecte davantage les gestes barrières et ainsi minimiser la seconde vague qu'ils voient arriver.

"On n’a pas de disponibilité. On est hyper tendus !" Maddy Croutebayle, médecin en réanimation, appelle tout le monde à se responsabiliser pour ne pas encombrer son service dans les prochaines semaines, alors que le taux d'incidence a quadruplé depuis fin août. "Les gens ont été suremployés, envoyés dans d’autres régions. Les soignants, même les jeunes, sont épuisés. On manque de bras et une petite vague va suffire à nous faire boire le bouillon", alerte-t-elle au micro d’Europe 1.

La nécessité d'un sursaut "dans la sphère privée"

Le risque est d'avoir une nouvelle fois à déprogrammer des opérations pour libérer de la place et du personnel. Pour le professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses au CHU, il ne faut pas s'imaginer que la maladie est devenue bénigne. "Nous n’avons aucun élément objectif et scientifique pour dire que le virus est moins virulent. Les taux d’hospitalisation et de décès arrivent en décalé. On est à deux doigts de passer en zone d’alerte maximum", relève-t-il.

 

 

"Il y a une marge d’amélioration dans la sphère privée, dans les réunions festives, entre amis, dans les bars où il faut plus de distances car ce sont des zones où l’on enlève son masque et où il y a de la proximité", pointe encore ce médecin, qui lance donc un appel à un sursaut pour éviter que les hospitalisation Covid ne prennent la place d'autres patients qui pourraient en avoir besoin.