Les salariés du supermarché ont évoqué les scènes d'horreur durant l'attaque. 0:58
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"Quand on a reçu un tel choix psychologique, on a eu tellement peur que l'on ne veut pas s'exprimer", avance Jean-Pierre Bernis, président France victimes Aude.
TÉMOIGNAGE

Trèbes est sous le choc. Deux jours après l'attentat qui a coûté la vie à quatre personnes, la petite ville de l'Aude tente de panser ses plaies. Pour aider les témoins ou les victimes directes, une cellule psychologique a été mise en place à la mairie de Trèbes. C'est un lieu d'écoute et de soutien. "Quand on a reçu un tel choix psychologique, pendant un certain temps, on reste enfermés dans sa bulle, on est tellement stressés, on a eu tellement peur que l'on ne veut pas s'exprimer", avance Jean-Pierre Bernis, président de France victime Aude.

"La parole va se libérer". Selon lui, la "parole va se libérer" dans les jours qui viennent, mais "cela peut demander des semaines voire des mois". "Certains veulent dès à présent dire ce qu'elles ont sur le cœur et puis d'autres espèrent attendre un peu pour se reconstruire", poursuit-il. Jean-Pierre Bernis est également revenu sur le cas des salariés du Super U. "Les salariés du magasin se sont retrouvés pour se tenir ensemble, pour se réconforter mutuellement", assure-t-il. 

Balle à bout portant. De nombreux employés du magasin ont fait part des scènes d'horreur durant l'attentat. "On a fait sortir des collègues et des clients par la porte de secours à l'arrière", a déclaré Jacky, collègue de travail d'une des victimes à la boucherie du supermarché. "Il a été tué d'une balle dans la tête à bout portant. Cela faisait 15 ans que l'on travaillait ensemble à la boucherie. C'est un copain, un bon vivant", a-t-il ajouté.