Assassinat de Charlie Kirk : «S’il n’y a pas de voix alternative, on est dans la propagande», rappelle Didier Raoult
Invité de "Christine Kelly et vous" pour la sortie de son nouveau livre, le docteur Didier Raoult a été invité à donner son avis sur l'assassinat de l'influenceur pro-Trump Charlie Kirk. Le médecin rappelle que la liberté d'expression tient au fait de pouvoir entendre une voix dissonante, en s'appuyant sur la célèbre expérience de Milgram.
Il répond "en scientifique". Invité de Christine Kelly et vous pour son dernier livre, Les cold cases de l’Histoire, le professeur Didier Raoult a été interrogé sur l'assassinat de l'influenceur star pro-Trump Charlie Kirk mercredi. Assassinat qui pose chez les auditeurs d'Europe 1 la question de la liberté d'expression. "Si vous voulez comprendre la nécessité de la liberté d'expression, c'est le droit de ne pas être d'accord", commence par expliquer Didier Raoult, avant de se lancer dans une démonstration grâce à l'expérience de Milgram.
"Pour avoir le choix il faut avoir deux voix distinctes"
Pour rappel, cette expérience menée dans les années 1960 visait à comprendre jusqu’où des individus pouvaient aller lorsqu’une autorité leur demandait d’agir contre leur conscience, en l'occurence en électrocutant une personne. Les résultats montrent qu'une majorité vont jusqu'à envoyer un choc potentiellement mortel sur un individu, simplement sur ordre d'une autorité. "80% des gens vont à la décharge mortelle", résume Didier Raoult.
Mais les résultats changent radicalement dès qu'il y a une voix contradictoire, dans ce cas "il y a 60% des gens qui changent d'avis". "C'est-à-dire que pour avoir le choix il faut avoir deux voix distinctes, sinon c'est de la propagande. S'il n'y a pas de voix alternative, si on n'a pas le droit de dire le contraire. On n'est pas dans l'information, on est dans la propagande", poursuit Didier Raoult.
Une pente plus que dangereuse, puisque cette propagande peut "mener à tout ce que vous voulez". "Quand il n'y a pas de voix alternative, on peut faire absolument n'importe quoi", insiste le professionnel de santé, qui évoque même les "camps de concentration".
"Donc il ne faut pas obliger les gens à obéir à n'importe quoi, j'en sais quelque chose...", conclut dans un sourire celui qui a été condamné à une interdiction d'exercer la médecine pendant deux ans. L'Ordre des médecins lui reproche notamment une "promotion d’un traitement (l’hydroxychloroquine contre le Covid-19) insuffisamment éprouvé" sans disposer de données scientifiques fiables ni "faire preuve de la prudence nécessaire, avoir "nui par des propos dénués de pondération (sur les vaccins et le confinement) aux mesures prises par les autorités sanitaires", ou encore absence de confraternité à la suite de ses propos outranciers envers les confrères qui l’ont critiqué. Didier Raoult s'est pourvu en cassation en octobre 2024.