Affaire Benalla : qui sont les auteurs de la vidéo montrant un collaborateur d'Emmanuel Macron frappant un manifestant le 1er-Mai ?

Alexandre Benalla a été filmé le 1er mai en train de frapper un manifestant à Paris.
Alexandre Benalla a été filmé le 1er mai en train de frapper un manifestant à Paris. © Capture d'écran YouTube
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avec AFP , modifié à
Les images à l'origine de l'affaire Benalla ont été filmées par deux militants Insoumis, qui assurent ne pas connaître à ce moment-là l'identité de la personne mise en cause. 

Les images montrant un collaborateur d'Emmanuel Macron frappant un manifestant le 1er-Mai à Paris ont été filmées par des militants de La France insoumise participant au défilé et publiées sur les réseaux sociaux le jour même, ont expliqué jeudi les auteurs des vidéos. "Des militants de La France insoumise ont filmé cette scène. Nous ne savions pas qu'il s'agissait d'Alexandre Benalla : les images laissent penser qu'il s'agit d'un policier très violent, pas d'un collaborateur de Macron !", a indiqué le député Eric Coquerel sur Twitter.

Deux militants LFI présents à la manifestation. L'homme a été identifié dans un article mis en ligne mercredi soir par Le Monde comme "Alexandre Benalla, un proche conseiller du président de la République". La scène a été filmée par Taha Bouhafs, militant LFI qui a été candidat aux législatives dans l'Isère, et par Nicolas Lescaut, également militant LFI et élu de l'Unef. Leurs deux vidéos ont été postées sur Twitter le 1er mai, peu après 20h. Taha Bouhafs a indiqué jeudi sur Sud Radio être "tombé des nues" mercredi soir en apprenant l'identité de la personne filmée. "Jamais j'aurais cru qu'un collaborateur du cabinet présidentiel se retrouve avec un uniforme de policier à tabasser des étudiants à la suite d'une manifestation", a-t-il assuré. 

"Je filme la scène en tant que violences policières". Il raconte les circonstances dans lesquelles il a filmé la scène:  "A ce moment là je ne savais pas qui il était, on le voit traverser la place pour aller chercher une jeune fille, la tirer par le cou et ensuite on le voit revenir à un moment où quatre CRS choppent un mec, le tirent par terre, cet homme est neutralisé en fait tout simplement et inoffensif à terre". "L'homme se fait étrangler par Alexandre Benalla, il lui assène plusieurs coups de poing dans le dos, dans la tête par derrière (...) L'homme était inoffensif, par terre et suppliait d'arrêter", a-t-il ajouté. "A aucun moment, je ne me serais douté que c'était un collaborateur d'Emmanuel Macron et je filme la scène en tant que violences policières et c'est telle quelle que je la publie sur Twitter", a-t-il poursuivi.

Pour une commission d'enquête parlementaire. Nicolas Lescaut a lui aussi assuré sur RMC qu'il ne savait "absolument pas" alors qui était "la personne qui particip(ait) au lynchage". "Mais à ce moment-là je me mets à filmer spontanément parce que je me dis que quelque chose ne va pas". "Le Monde ne m'a pas contacté, Le Monde ne m'a pas cité, ni l'Elysée, ni quoi que ce soit", a-t-il précisé. Deux députés LFI, Eric Coquerel et Ugo Bernalicis, ont demandé jeudi une commission d'enquête parlementaire sur cette affaire. "L'affaire Alexandre Benalla révèle le fonctionnement actuel de l'Elysée. Néanmoins, il reste encore beaucoup de zones d'ombre et chaque heure de nouveaux faits sont dévoilés ! Nous demandons la création d'une commission d'enquête", a tweeté Ugo Bernalicis.

 

Jean-Luc Mélenchon a réclamé pour sa part jeudi qu'un juge d'instruction soit saisi dans l'affaire, et que des sanctions pour les responsables à l'Elysée soient prises. Le leader LFI demande en outre que le président de la République s'exprime sur cette affaire qui touche à "ses collaborateurs les plus directs", estimant "évidentes" des démissions au sein de l'Elysée. "L'autorité de l'Etat a été engagée d'une manière tellement ample et tellement forte que la sanction doit être exemplaire. Elle doit concerner lui (Alexandre Benalla), tous ceux qui ont des activités invisibles de cette nature, et évidemment les chefs, je veux dire le chef de cabinet", a-t-il dit dans les couloirs de l'Assemblée nationale.