À Toulouse, les salariés d'Airbus manifestent pour éviter les suppressions de postes

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Benjamin Peter, édité par Baptiste Denis

Les salariés d'Airbus manifestent ce mercredi contre le plan de suppression d'emplois annoncé par l'avionneur en juin. À l'appel des trois principaux syndicats, ils se sont rendus devant le siège de l'entreprise à Blagnac pour montrer leur rejet du plan social, qui prévoit la suppression de 5.000 postes en France, dont 3.600 à Toulouse.

À l'appel des trois principales organisations syndicales de l'Airbus, entre 5.000 et 8.000 salariés se sont rassemblés pour manifester ce mercredi sur le site d'Airbus à Blagnac, près de Toulouse. Face à la crise du coronavirus, l'avionneur a annoncé supprimer 5.000 emplois en France, dont 3.500 rien que pour la "Ville rose". Pour les salariés, ce plan constitue une véritable "claque", comme l'a déclaré un salarié à Europe 1. 

"On ne s'en est toujours pas remis"

Aymeric, cadre technique aux essais en vol, accuse encore le coup, suite aux annonces de l'avionneur tombées à la fin du mois de juin. "Il y a encore quelques mois on parlait de monter en cadence. Là, ces annonces sont d'une telle violence que l'on ne s'en est toujours pas remis. On n'a pas encore tous réalisé ce qui nous arrive", raconte le salarié, qui se demande bien comment il pourra s'en sortir si jamais le couperet tombe.

"Je dors moins bien que d'habitude, parce que lorsque l'on entend les chiffres, on se demande si on sera encore là dans quelques mois. J'ai une famille, j'ai ma femme qui est au chômage. Mon emploi est important pour ma famille et c'est le cas pour tous mes collègues", relate le salarié. Même son de cloche pour Erwan, tout juste embauché en septembre. "À part Airbus, dans l'aéronautique il n'y pas grand chose sur le marché du travail. On est tous inquiets", déplore le jeune diplômé.

Le début de quatre mois de négociations

Jusqu'à présent, les plans sociaux chez Airbus se sont toujours soldés par des départs volontaires ou des retraites anticipées. Françoise Vallin, déléguée CFE-CGC, redoute dans le contexte actuel que personne ne souhaite quitter l'entreprise.

"C'est le problème. Cette phase de volontariat va certainement être réduite parce que la direction n'est pas en mesure de les financer", ajoute-t-elle. Les syndicats demandent donc un accompagnement du gouvernement pour financer ces départs anticipés et garantir qu'il n'y aura aucun licenciement sec. Depuis lundi, les rencontres entre les syndicats et la direction ont débuté, pour quatre mois de négociations.