Des groupes de Parisiens se sont retrouvés pour partager un apéritif, vendredi soir. 1:30
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Jean-Jacques Héry, édité par Romain David
Pour le premier vendredi soir de déconfinement, les Parisiens se sont réunis dans des lieux de plein air où ils ont l'habitude de pique-niquer à la belle saison, comme le canal Saint-Martin, les rives de Seine ou encore l’esplanade des Invalides. Rien à voir toutefois avec les rassemblements constatés en début de semaine, cette fois, prudence et gestes barrières étaient de mise.
REPORTAGE

L’euphorie qui a pu accompagner la fin du confinement total à fait oublier à certains les mesures élémentaires de précaution sanitaire. Ainsi, on a pu voir beaucoup de monde dès lundi soir dans les rues de Paris, notamment au bord du canal Saint-Martin, obligeant la police à intervenir pour mettre fin à des rassemblements ne respectant pas, selon elle, les gestes barrières. La leçon semble avoir été apprise, puisque vendredi soir, pour le début du premier week-end de déconfinement, les riverains croisés par Europe 1 dans les lieux de la capitale où les Parisiens ont pris l'habitude de se retrouver en plein air se montraient dans l'ensemble bien plus précautionneux.

"On aurait pensé qu’il y aurait eu beaucoup plus du monde"

"On vit dans des logements assez petits, on a passé deux mois enfermés, donc le besoin de sortir se fait ressentir assez fortement", explique Isabelle, qui trinque avec ses amis sur les bords du canal Saint-Martin. Le fond de l’air est assez frais mais le soleil est bien au rendez-vous pour ce premier vendredi soir de déconfinement. Toutefois, seuls quelques petits groupes ont investi les berges, loin des images de foule qui ont circulé en début de semaine. "On aurait pensé qu’il y aurait eu beaucoup plus du monde" avoue un passant.

Le coronavirus, sujet de toutes les conversations

Sur les bords de Seine, le constat est identique, même si la foule est un peu plus dense. Noémie et Maxime y sirotent une bière, mais à un mètre de distance l’un de l’autre, avec entre eux un flacon de gel hydroalcoolique. "On se raconte nos péripéties de confinement. On se serrait mutuellement les coudes, et là je suis heureux de pouvoir lui parler de visu" glisse le jeune homme.

Les conversations, pour l’essentiel, tournent autour du coronavirus et de la crise. "On a du mal à passer à autre chose", approuve Claire, venue pique-niquer sur l’esplanade des Invalides avec trois amis. Les convives redoublent de précautions pour empêcher au maximum les interactions ; par exemple, chacun dispose d’une verre qu’il remplit de chips pour éviter d’avoir à plonger la main dans le même paquet. La soirée se résume en quelques mots : la joie d’une liberté retrouvée, quelques bouteilles de vin ou de bière et des gestes barrières plutôt appliqués.