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Stéphane Place, Ugo Pascolo , modifié à
À moins d'un mois des municipales, Europe 1 est retournée à Mourenx, ville des Pyrénées-Atlantiques qui subit de plein fouet la hausse du coût de la vie. Alors que l'écologie est un enjeu majeur des prochaines élections, dans la ruralité avoir une voiture est synonyme d'autonomie. Mais c'est également un luxe. 
REPORTAGE

>> C'était fin 2018. Face à la hausse du prix du carburant, le mouvement des "gilets jaunes" voit le jour. Une contestation qui s'appuie rapidement sur d'autres points de crispation, comme l'augmentation du coût de la vie, la baisse du pouvoir d'achat, ou encore le sentiment de déclassement. Europe 1 avait alors choisi de se rendre sur le terrain et de donner la parole aux Français pour entendre au mieux leurs problématiques. Deux reporters avaient posé leurs valises pendant une semaine à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, 7.000 habitants, 65% de logements sociaux, peu de transports en commun et des dizaines de gilets jaunes sur les pare-brises des voitures. Ce lundi soir, Europe 1 a décidé de retourner à Mourenx.

700 euros de retraite et une Twingo avec 140.000 kilomètres au compteur

Alors que l'écologie est un des enjeux majeurs des élections municipales de mars prochain, à Mourenx il est tout simplement impossible de vivre sans voiture. Mais dans cette ville où les habitants vivent le déclassement de plein fouet, entretenir un véhicule peut être une aventure financière. Sur place, notre reporter a fait la connaissance de Josiane, "73 ans et une petite retraite de 700 euros", qui possède une Twingo qui affiche 140.000 kilomètres au compteur. Même si elle connaît de sérieux ratés au démarrage, hors de question que sa citadine finisse à la casse : cette voiture est un bien précieux pour cette ancienne monitrice d'auto-école à la retraite. 

Habitant dans un village à 20 kilomètres de Mourenx, Josiane essaie de prolonger la vie de sa vieille 4-roues autant que faire se peut, en "limitant les sorties", ce qui a l'avantage de lui faire économiser de l'essence. Car la retraité a besoin de sa voiture à chaque fois qu'elle met le nez dehors, que ce soit pour aller faire ses courses ou pour se rendre chez son médecin, à 10 kilomètres de son domicile. Alors pour équilibrer au maximum son budget, Josiane ne va plus chez le coiffeur, et ne s'achète plus de nouveaux vêtements."Tout ça, c'est fini..." souffle-t-elle au micro d'Europe 1. Sa vieille Twingo est devenue "son seul luxe". 

Un garage solidaire pour réparer son véhicule à moindre frais

En contact avec une assistante sociale, Josiane a trouvé une solution pour faire réparer son véhicule à moindre frais : le garage solidaire. Une structure sociale, créée par l'association CCL, qui permet de remettre sur roues une voiture en dépensant presque trois fois moins que dans un garage classique. 

"On est dans un milieu rural, et sans véhicule on ne peut pas être autonome", explique Josiane Bouada, qui codirige l'association. "Ces publics nous sont adressés par des prescripteurs qui accompagnent les bénéficiaires". Car en plus de réparer des véhicules, le garage solidaire loue aussi des voitures à des personnes à faible revenus, ou touchant le RSA, pour seulement 2,50 euros la journée. Le bénéficiaires peuvent ainsi aller travailler, chercher un emploi, ou tout simplement faire leurs courses.