À Mourenx, on ressent la colère des 'gilets jaunes' "peut-être plus qu'ailleurs"

Vue de la mairie de Mourenx.
Vue de la mairie de Mourenx. © Capture Google Street view
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EN DIRECT DE MOURENX, JOUR 1 - Patrick Laurent est le maire PS de cette commune de 7.000 habitants, où Europe 1 s'est installée cette semaine. Invité de Nikos Aliagas lundi, il raconte les difficultés rencontrées par ses administrés. Des problématiques bien loin de celles des "territoires magnétiques", qu'il déplore. 

>> Toute la semaine, deux reporters d'Europe 1 posent leurs valises à Mourenx, une commune de 7.000 habitants située dans les Pyrénées-Atlantiques. Le but ? Vous donner la parole et entendre vos problématiques quotidiennes. Retrouvez nos reporters en direct de Mourenx tous les jours à 7h12, dans les journaux de la matinale ainsi que ceux de Raphaëlle Duchemin et Pierre de Vilno entre 12h et 14h et de Matthieu Belliard de 17h et 20h.

Le ras-le-bol des "gilets jaunes" s'est déplacé à Paris samedi, où des scènes de chaos ont eu lieu sur les Champs-Élysées, mais il continue de s'exprimer dans la France entière. Comme à Mourenx, une ville de 7.000 habitants des Pyrénées-Atlantiques. "Je ressens cette colère, peut-être ici plus qu'ailleurs", confie Patrick Laurent, le maire PS de la ville, interrogé lundi matin par Nikos Aliagas. "On a des habitants qui ne bénéficient pas des transports en commun. Il n'y a pas de gare, pas de bus, sauf une ligne avec Pau mais pas à des fréquences qui permettent de se déplacer et travailler sur Pau", souligne l'édile.

En conséquence, "le prix de la hausse des carburants est un vrai problème. Bien souvent, les gens qui ont peu de moyens avaient fait le choix du diesel avec des véhicules parfois usagés et qu'ils ne peuvent pas remplacer", rappelle-t-il encore. Et alors que la loi sur les mobilités doit être présentée lundi en conseil des ministres, Patrick Laurent a un souhait : "Moi, j'aimerais avoir des lignes de bus directes avec la ville de Pau, avec des fréquences d'au moins une par heure, du matin jusqu'au soir".

En attendant, le maire se désole de voir le projet réservé dans cette loi à sa région." J'ai lu dans Sud-Ouest ce matin que le TGV ne viendra peut-être plus chez nous, mais ira vers Toulouse. C'est une illustration de ce qu'il ne faut pas faire, c'est-à-dire aider les territoires qu'on appellent magnétiques, ceux qui connaissent une croissance, et nous, on est complètement oubliés dans ce plan", déplore-t-il, avant de conclure : "Moi, je demande à ce qu'on aide les territoires qui sont en 'déprise' ; aujourd'hui, il y a deux France. Et c'est la colère des 'gilets jaunes' : il y a la France des territoires magnétiques - tout le littoral et les métropoles -, et il y a une autre France, la nôtre, celle des petites communes où on ne voit rien venir de l'État, où il se désengage".