REPORTAGE - À Mourenx, l'inexorable sensation que "tout augmente"

Mourenx, gilets jaunes, Théo Maneval / Europe 1, 1280
© Théo Maneval / Europe 1
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Théo Maneval, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
EN DIRECT DE MOURENX, JOUR 1 - Europe 1 s'est installée cette semaine à Mourenx, où de nombreux "gilets jaunes" sont visibles à travers les pare-brises des voitures. Certains habitants confient être en "découvert permanent".

>> Toute la semaine, deux reporters d'Europe 1 posent leurs valises à Mourenx, une commune de 7.000 habitants située dans les Pyrénées-Atlantiques. Le but ? Vous donner la parole et entendre vos problématiques quotidiennes. Retrouvez nos reporters en direct de Mourenx tous les jours à 7h12, dans les journaux de la matinale ainsi que ceux de Raphaëlle Duchemin et Pierre de Vilno entre 12h et 14h et de Matthieu Belliard de 17h et 20h.

Bienvenue à Mourenx, ville de 7.000 habitants, 65% de logements sociaux, peu de transports en commun et des dizaines de gilets jaunes sur les pare-brises des voitures. L'origine de la colère, c'est cette sensation que "tout augmente". Pour beaucoup d'habitants de Mourenx, ne pas pouvoir boucler ses fins de mois ne sont pas que des mots envoyés en l'air.

L'HISTOIRE Noël, 70 ans, a rouvert une épicerie à Mourenx :

Des citoyens en "découvert permanent". Pour Sandrine, rencontrée sur le parking du terrain de basket pour le match de sa fille, le premier mot qui vient pour définir sa vie quotidienne c'est : "difficultés". "Quand on a nos revenus, ça comble le découvert du mois d'avant et, quinze jours après, on est de nouveau à découvert. Je suis aide-soignante, j'ai un travail, mon mari a un travail et malgré ça, on est en train de réduire sur l'alimentation, sur tout ce qui est chauffage parce que les charges deviennent beaucoup trop importantes", confie-t-elle au micro d'Europe 1.

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Sandrine explique en être "arrivée à faire beaucoup de choses" par ses propres moyens, comme de la lessive de cendres : "Il faut prendre de la cendre de cheminée et on récupère l'eau de pluie pour faire le moins de dépenses. On fait macérer cette cendre. Tout ce qui est nettoyant se concentre dans l'eau. Ensuite on récupère un liquide jaune et on le met dans la machine. Ça ne me coûte rien alors que la lessive c'est 7 ou 8 euros une bouteille."

"Quand même le travail, la pension ne suffisent plus..." Il faut donc faire preuve d'inventivité, mais aussi d'entraide. C'est le cas de Maryline, agent immobilier, qui passe tous les soirs chez sa mère de 88 ans, qui dispose d'une toute petite retraite. "On est obligée d'être présente pour elle financièrement", explique-t-elle. Cela commence par "la nourriture, déjà, rien que ça" : "C'est moi qui me charge des courses. Sinon, à 88 ans, que voulez-vous qu'elle fasse ? Être dans la rue ?" "Quand même le travail, la pension ne suffisent plus..."