Mercredi soir, il s'agissait de l'une des dernières soirées avant l'instauration d'un couvre-feu à Lille. (Photo d'illustration) 1:24
  • Copié
Lionel Gougelot, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Emmanuel Macron a annoncé mercredi soir l’instauration d’un couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles. Lille est concernée. Dans la préfecture du Nord, à très forte concentration d’étudiants, des jeunes profitaient dans la soirée, avec un fatalisme certain, de ce qui pourrait être leur dernière soirée dans un bar avant plusieurs semaines.
REPORTAGE

Le couperet est tombé mercredi soir. Comme attendu, Emmanuel Macron a annoncé l’instauration d’un couvre-feu nocturne en Ile-de-France et dans huit métropoles françaises pour stopper l'épidémie de coronavirus. A partir de vendredi minuit, il sera donc interdit, sauf dérogations, de circuler entre 21 heures et 6 heures du matin dans ces territoires. A Lille, l’une des communes concernées, le discours du président de la République était forcément sur toutes les lèvres des jeunes sortis pour profiter, pour l’une des dernières fois avant plusieurs semaines, d’un verre dans un bar.

"Oui, on est jeunes et on a envie de faire la fête, mais y a pas que nous"

Attablée en terrasse, cette bande de copines trinquent ainsi une dernière fois avant le couvre-feu. "Il faut bien fêter ça, on le prend du bon côté", sourit l’une d’elles. Fatalistes et réalistes, elles s’attendaient à ce nouveau tour de vis. "Pour moi, c’est justifié, parce que les hôpitaux commencent à être remplis, donc oui c’est justifié", assure l’une des jeunes femmes. "Ça concerne tout le monde. Oui, on est jeunes et on a envie de faire la fête, mais il n'y a pas que nous. On n’est pas le centre du monde. C’est compliqué pour tout le monde", relativise l’une de ses amies.

Et au fil de la discussion, Capucine finit par amorcer un début de mea culpa.  "D’un autre côté, c’est aussi un peu de notre faute, parce que c’est nous qui propageons le virus beaucoup, avec nos soirées, et tout, glisse-t-elle. On sait qu’on est en partie responsables, quand même."

"Je travaille la journée et je vis la nuit. Pour moi, ça reste un confinement"

Un laisser-aller qui exaspère la table d’à côté. "Alors qu’il y a des personnes qui ont fait très attention pendant l’après-confinement, on se retrouve pénalisés à cause de personnes qui n’ont pas fait attention", peste un client. "Un couvre-feu à 21 heures, ce n’est pas un reconfinement ", rétorque son interlocutrice. "21 heures… Je travaille la journée et je vis la nuit. Pour moi, ça reste un confinement."

En tout cas, pour tous domine le sentiment d’une année 2020 véritablement plombée par le virus. "Comme dit Macron, c’est pas évident d’avoir 20 ans en 2020", rigole une jeune femme. Et pour beaucoup subsiste l’impression que cela peut durer jusqu’en 2021.