1er-Mai : CGT, CFDT et FO craignent que les violences "brouillent" leur message

Philippe Martinez (à gauche) et Yves Veyrier (à droite) lors d'une manifestation parisienne, le 19 mars dernier.
Philippe Martinez (à gauche) et Yves Veyrier (à droite) lors d'une manifestation parisienne, le 19 mars dernier. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Philippe Martinez, Laurent Berger et Yves Veyrier ont exprimé leurs inquiétudes sur les éventuelles violences qui risquent d'émailler la manifestation de la fête du travail. Le cortège syndical parisien doit notamment passer par la place de la Contrescarpe, où Alexandre Benalla a violemment interpellé un couple, il y a un an. 

Les numéros un de la CGT, de la CFDT et Force ouvrière ont dit mercredi craindre que les éventuelles violences promises par des militants radicaux ne brouillent leurs messages syndicaux en cette fête du travail.

"Je condamne par avance toutes les violences gratuites qui vont être opérées par les uns et les autres, les 'blacks blocs' et autres. Ceux là n'ont rien à voir avec la journée internationale du travail", a dit sur BFM TV/RMC Laurent Berger. "Il y a des risques, c'est une évidence", a-t-il ajouté, demandant de "distinguer ceux qui viennent casser sans motivation - et même s'il y en avait une, la violence est inacceptable - et de l'autre côté, des gens sincères, quelle que soit leur étiquette syndicale". "Il ne faut pas qu'on passe sous les radars leurs revendications", selon lui.

"Ça brouille le message", a également déclaré sur RTL Yves Veyrier, le numéro un de Force ouvrière, qui doit participer à un meeting à Marseille. Pour lui, "il est clair que ça ne sert pas la cause que représente le 1er-Mai pour les syndicats". Et de rappeler que le 1er-Mai, c'est afficher "la solidarité au point international, entre les travailleurs du monde entier (...) et au niveau national". "La violence, c'est l'arme du faible", a-t-il insisté, disant croire plutôt à la "force de la détermination" et "du nombre".

"Attention de ne pas dénaturer le sens de cette journée"

Plus de 7.400 policiers et gendarmes doivent être déployés pour sécuriser les manifestations à Paris, où "1.000 à 2.000 activistes radicaux" sont attendus. "Attention de ne pas dénaturer le sens de cette journée", a de son côté averti Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, sur France Inter, regrettant que les violences en marge des manifestations depuis 2016 "ça se répète". "C'est une journée de mobilisation et elle revêt toute son importance après les annonces d'Emmanuel Macron qui a dit 'Je vous ai compris, je ne change rien'", selon lui.

Qualifiant le chef de l'Etat de "président des ultras riches qui fait des cadeaux (aux) milliardaires", il a jugé que ses mesures annoncées il y a une semaine étaient de l'"enfumage" et "de la supercherie". "Dans les cortèges, c'est sécurisé. Ce qui en est dehors des cortèges, c'est de la responsabilités des préfets", a-t-il souligné. Même son de cloche pour Yves Veyrier : "Nous ne sommes pas en charge du maintien de l'ordre". Ce mercredi, la CGT prévoit "300 initiatives en France, ce qui est considérable", a relevé Philippe Martinez qui défilera à Paris à partir de 14h30. 

Laurent Berger a assuré que les violences dans les manifestations de ces dernières années découragent les militants à manifester: "C'est une évidence (...) Depuis que je suis tout petit, avec mes parents on était emmenés aux manifestations. Les 1er-Mai étaient pacifiques, conviviales".