Les premiers heurts ont éclaté vers 13 heures dans le quartier de Montparnasse, puis vers 15h30 dans le quartier de la place d'Italie. 1:51
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Les manifestations du 1er-Mai ont réuni de 164.500 manifestants, selon l'Intérieur, à 310.000 personnes, selon la CGT. Des heurts entre "black blocs" et forces de l'ordre ont émaillé la mobilisation parisienne, alors que la situation est un peu plus calme en régions.

Ils étaient syndiqués, "gilets jaunes" ou encore casseurs : entre 164.500 et 310.000 manifestants ont pris part à la journée de mobilisation de la Fête du travail, en France, mercredi. L'exécutif a déployé un dispositif sécuritaire d'ampleur, alors que des heurts entre "black blocs" et forces de l'ordre ont éclaté toute l'après-midi. Pas moins de 254 personnes ont été placées en garde à vue, alors que les défilés se sont déroulés de manière plutôt calme en régions.

Les principales informations à retenir

  • Des heurts entre "black blocs" et forces de l'ordre ont éclaté en début d'après-midi à Paris, la situation a été plus calme en régions
  • 254 personnes ont été placées en gardes à vue, selon le parquet de Paris, avec 17.706 contrôles préventifs effectués par les forces de l'ordre
  • Le ministère de l'Intérieur parle de 164.500 manifestants en France, la CGT avance le chiffre de 310.000 personnes

Heurts à Paris entre "black blocs" et forces de l'ordre

Plusieurs centaines de personnes ont commencé à se rassembler près de Montparnasse vers midi. Les premiers heurts ont éclaté vers 13 heures entre des forces de police et des "black blocs" qui avaient rejoint des gilets jaunes en début de cortège. Selon un journaliste de l'AFP, un manifestant a été blessé à la tête.

Le début de la manifestation a été très chaotique. Selon l'un de nos journalistes présents sur place, l'habituel carré de tête, où se retrouvent les représentations des organisations officielles au début de la manifestation, n'a pas pu se former. "Au début de la manifestation, il y avait trop de risques et la manifestation n'était pas sécurisée. Nous avons quitté cette manifestation à contrecoeur et regrettons de n'avoir pas pu manifester un jour de 1er-Mai. Cette situation n'est pas acceptable", déplore sur Europe 1 Bernadette Groison, secrétaire générale du FSU. Vers 15h30, la tête du cortège est arrivée place d'Italie, sa destination, où la situation s'est de nouveau tendue.

Des groupes violents se sont aussi formés au niveau du boulevard de l'Hôpital, en fin de cortège, avec des commerces vandalisés. Un policier, blessé au visage, a été pris en charge en urgence relative, selon une source policière. Les manifestants se sont dispersés dans le quartier en début de soirée.

Un grand nombre de contrôles préventifs

Au total, vers 18 heures, le parquet de Paris comptabilisait 254 gardes à vue dans la capitale et 330 interpellations, avec 17.706 contrôles préventifs, selon la préfecture de police. 

Plus de 7.400 policiers et gendarmes ont été déployés, alors que 584 magasins situés le long du parcours de la manifestation syndicale ont reçu ordre de fermer boutique. Au total, 190 motos ont circulé aux alentours des manifestations et des drones ont également été utilisés.

Des chiffres de mobilisation qui divergent

Au total, 16.000 manifestants étaient présents à Paris, selon le ministère de l'Intérieur, et 164.500 en France. Le cabinet indépendant Occurrence a recensé de son côté 40.000 manifestants dans la capitale. Enfin, la CGT parle de 80.000 personnes qui ont défilé à Paris, et 310.000 en France.

Une ambiance plus calme en régions

Plusieurs grandes villes attendaient avec une part d'anxiété cette journée du 1er mai. À Besançon, environ 200 "gilets jaunes" ont tenté de s'introduire dans un commissariat, selon franceinfo. "Il y a eu deux tentatives d'intrusion via le parking qui se trouve à l'arrière du bâtiment. Les forces de l'ordre ont riposté par des jets de gaz lacrymogènes", expliquent les services du préfet au média.

Le centre-ville de Caen a été interdit à toute manifestation autre que celle déclarée par l'intersyndicale (CGT-FO-FSU et Solidaires). Même chose à Lyon où le préfet du Rhône a pris un arrêté interdisant de manifester dans l'hyper-centre, alors même que le traditionnel cortège syndical n'avait pas prévu d'y passer.

À Marseille, "gilets jaunes" et syndicats ont défilé ensemble au sein d'un même cortège, parti à 10h30 au bas de la Canebière, et qui a gagné l'Arc de triomphe de la porte d'Aix. Le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, ainsi que Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes, ont également rejoint le cortège marseillais.

À Lille, gilets jaunes et syndicats ont défilé côte à côte, a constaté notre correspondant, avec l'idée d'une convergence des luttes portée par les manifestants. Certains arboraient des masques à l'effigie d'Alexandre Benalla, célébrant ainsi ironiquement "l'anniversaire" des violences commises par l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron, le 1er mai 2018 à Paris. Ces masques étaient aussi très visibles à Paris, mercredi après-midi.

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Crédit photo : Lionel Gougelot

À noter également que Marine Le Pen a fêté le 1er-Mai à Metz, entourée des candidats de la liste du Rassemblement national aux européennes.