Le gouvernement réfléchit à raccourcir la période de quatorzaine. 2:02
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Antoine Terrel
Malgré la hausse du nombre de cas de coronavirus, le gouvernement envisage de réduire la période d'isolement des malades et des cas contacts, "sans doute trop longue". Une "bonne idée" pour le Pr Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l’AP-HP, pour qui il faut mieux prioriser les tests. 
INTERVIEW

Face à l'augmentation "exponentielle" du nombre de cas de coronavirus, la politique de test et de suivi des malades est-elle adaptée ? Alors que les indicateurs continuent de se détériorer, le gouvernement envisage pourtant d'écourter la quatorzaine, la période d'isolement des malades et des cas contacts. "Cette fameuse quatorzaine (...) est sans doute trop longue", a ainsi indiqué  le ministre de la Santé Olivier Véran, samedi, sur BFM-TV. Pour le Pr Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l’AP-HP, "c'est une bonne idée". 

"La contagiosité est essentiellement lors de la première semaine", rappelle le spécialiste, qui préfère insister sur les changements à apporter à la politique de tests. "Des tests, on en fait beaucoup, plus d'un million par semaine. Ce qu'il faut, c'est bien les cibler sur les populations les plus à risque et avoir des résultats rapides", ajoute-t-il. 

"C'est ce qui pose aussi problème", insiste Rémi Salomon, car "à côté des gestes barrières, ce qui permettrait de casser les chaines de contamination, c'est ce fameux 'contact tracing'". Or, actuellement, "ça ne marche pas très bien". 

Pour les tests, "il faut aller au devant des gens"

L'accès aux tests et les délais de plus en plus longs pour obtenir les résultats amoindrissent en effet l'efficacité de la riposte face au Covid-19. "Si vous avez le résultat trois ou quatre jours après le début des symptômes, et le temps qu'on fasse l'isolement, on a perdu du temps et vous avez contaminé du monde", explique Rémi Salomon.

Face à cette situation, le président de la Commission médicale de l’AP-HP appelle à "se concentrer sur les personnes les plus à risque et les isoler". Problème, note-t-il, "il y a des gens qui n'iront probablement jamais se faire tester par crainte d'être isolés, d'être obligés de s'arrêter". Et d'insister : "Il faut aller au devant des gens, et dans des populations précaires, comme les restaurateurs ou des professions indépendantes qui ne veulent pas se faire tester, probablement prendre des mesures économiques", par exemple avec un système d'indemnités.