Le professeur Delfraissy prédit une quatrième vague plus nuancée. 1:17
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Anne Le Gall, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le variant Delta pourrait-il être engendrer une quatrième vague à la rentrée ? C'est ce contre quoi met en garde le président du conseil scientifique, le Pr Jean-François Delfraissy, et ce qu'envisage également l'Institut Pasteur dans ses modélisations de l'épidémie. Celle-ci devrait toutefois être plus nuancée.

Le Variant Delta inquiète. Il concerne désormais 20 % des nouvelles contaminations en France et le taux d'incidence ne baisse plus. Les scientifiques alertent sur leurs craintes d'une résurgence de l'épidémie au retour des grandes vacances. Les modélisations de l'Institut Pasteur mettent en évidence la possibilité d'un nouveau pic tandis que le président du conseil scientifique prévoit de son côté une quatrième vague mais "beaucoup plus nuancée que les trois premières".

Une quatrième vague plus nuancée à la rentrée ?

L'Institut Pasteur a calculé qu'en levant toutes les restrictions sociales, avec 70 % d'adultes vaccinés chez les moins de 60 ans et 90 % au-delà, on pourrait malgré tout être confronté à la rentrée à un pic de 2.500 hospitalisations quotidiennes, comparable à celui de l'automne dernier. Ces calculs, proches des objectifs du gouvernement, mettent en cause le variant Delta, plus contagieux, qui continuera à provoquer des formes graves de Covid chez les adultes qui n'auront pas reçu leurs deux doses de vaccin.

Le professeur Jean-François Delfraissy s'attend lui aussi à une quatrième vague à la rentrée. Plus "nuancée", certes, mais qui risque malgré tout d'avoir des conséquences sur le système de santé. Ce pic pourrait être réduit par le maintien de mesures de contrôle comme le dépistage intensif et un renforcement des mesures barrière, qui pourraient être ciblées sur certaines populations, estime l'Institut Pasteur.

Une crainte qui persiste pour les plus fragiles

Jean-François Delfraissy s'est dit surtout préoccupé pour les plus de 60 ans, qui sont encore environ 20 % à ne pas être vaccinés, et les personnes à comorbidités, dont un tiers n'ont pas reçu leurs deux doses, en particulier celles souffrant d'obésité. Il estime qu'une troisième dose de vaccin pourrait être envisagée à l'automne pour les plus de 70 ans. Une piqûre de rappel permettant de stimuler un système immunitaire devenu plus fragile avec l'âge. 

Le président du conseil scientifique se dit par ailleurs favorable désormais à une vaccination obligatoire pour les soignants, sans attendre la rentrée. Soulignant que le Covid-19 est "socialement injuste", le Pr Delfraissy a également appelé à disposer des "camions de vaccination dans les cités" et tous les endroits "peu médicalisés".