Vaccin Pfizer : comment savoir si une troisième dose sera nécessaire ?
Interrogé lundi sur la possibilité d'une troisième injection du vaccin Pfizer pour être immunisé contre le Covid-19, le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d'Europe 1, a estimé que cela dépendrait des éventuelles nouvelles mutations du virus. Selon lui, les personnes âgées ou immunodéprimées pourraient être les principales concernées par cette dose supplémentaire.
Une première dose de vaccin contre le Covid-19 , puis une seconde et, enfin, le bout du tunnel ? Pas nécessairement. Le patron de Pfizer a annoncé que les personnes ayant reçu le vaccin développé par son laboratoire contre le Covid-19 auraient "probablement" besoin d'une troisième dose d'ici six mois à un an. "Une hypothèse vraisemblable est qu'une troisième dose sera probablement nécessaire, entre six mois et douze mois, et à partir de là, il y aura une vaccination à nouveau chaque année, mais tout cela doit être confirmé", à déclaré Albert Bourla, le PDG de Pfizer, selon des propos rendus publics le 15 avril par la chaîne américaine CNBC . Interrogé lundi sur cette hypothèse par une auditrice fraîchement vaccinée avec le Pfizer, le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d'Europe 1, appelle à la prudence et à ne pas se projeter aussi loin dans le temps, alors qu'il est toujours aussi difficile de prévoir l'évolution de l'épidémie d'un mois à l'autre.
La question de Brigitte, de Bordeaux :
"J'ai reçu une première injection du vaccin Pfizer. La deuxième est prévue pour fin-avril. Est-ce que je vais devoir faire une troisième injection ?"
La réponse de Jimmy Mohamed :
"C'est une question que l'on me pose tous les jours en centre de vaccination, mais pour l'instant nous n'en savons rien. À chaque jour suffit sa peine. Nous sommes incapables de prédire l'évolution du virus d'ici un ou deux mois, et donc encore moins de savoir ce qu'on va devoir faire l'automne prochain.
On peut imaginer qu'avec le temps, nous perdions petit à petit la protection conférée par la vaccination et qu'il faudra certainement, à l'automne ou à l'hiver prochain, faire une piqûre de rappel. Surtout quand on sait que certaines personnes un peu plus fragiles, un peu âgées, un peu immunodéprimées, risquent d'avoir une moins bonne réponse vaccinale. Elles auront donc très certainement besoin d'une autre dose. Mais concentrons-nous d'abord sur les deux premières doses, qui vont nous permettre de combattre l'épidémie telle que nous la subissons actuellement.
Peut-on envisager une vaccination annuelle contre le Covid-19, comme celle contre la grippe ?
C'est l'une des hypothèses. Pourquoi vaccine-t-on chaque année contre la grippe ? Car nous subissons une perte progressive de l'immunité. Mais en plus de ça, le virus de la grippe mute. Il s'agit d'un phénomène désigné comme la pression de sélection. Cela veut dire, lorsqu'un important pourcentage de la population est vacciné, que le virus peut muter pour échapper à l'immunité, et donc à la disparition. C'est ce qui s'est passé dans certains pays comme le Brésil, alors qu'une majeure partie de la population avait attrapé le coronavirus, notamment à Manaus. Le coronavirus a su s'adapter et a créé des variants. Il est donc possible que nous devions, chaque année, nous refaire vacciner avec un petit rappel.
Nous parlons du vaccin produit par Pfizer, mais doit-on aussi envisager la même chose pour les autres produits, comme le Moderna ?
Si une troisième dose est nécessaire pour le Pfizer, il y a fort à parier que l'on devra procéder de la même façon avec les autres vaccins."