Vaccination, tests : comment le gouvernement entend-il éviter les erreurs de l'été dernier ?

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Anne Le Gall, Victor Dhollande, édité par Séverine Mermilliod , modifié à

Alors que la vaccination s'ouvre ce mercredi pour tous les adultes, même sans comorbidité, le gouvernement prévoit déjà les modalités pour être injecté cet été. Avec l'étalement des mesures de réouvertures, il espère ainsi éviter les erreurs du premier déconfinement qui avait vu les contaminations remonter pendant les vacances.

Dans une semaine pile, la France connaîtra son troisième déconfinement. Il va être possible de retrouver les terrasses, retourner au théâtre, au cinéma, au musée… Avec des règles, certes, mais la vie va pouvoir reprendre son cours. En terrasse, par exemple, il y aura une jauge de 50% de la capacité d'accueil. Il faudra être assis, six à table maximum, sans aller à l'intérieur de l'établissement. Au cinéma ou au spectacle, la règle sera d'un siège sur trois, avec un plafond de 800 personnes par salle. Le gouvernement veut à tout prix éviter les erreurs de l'année dernière avec des contaminations qui ont remonté progressivement pendant l’été. Tests, vaccins... L'exécutif mise sur un déconfinement très progressif.

En étalant dans le temps les mesures de réouverture, le gouvernement entend déjà continuer à faire baisser les cas et sensibiliser les Français sur le maintien des gestes barrières. "Bien réussir le déconfinement, c’est accepter de ne pas brûler les étapes", confie à Europe 1 un proche du ministre de la Santé Olivier Véran.

Adapter ses vacances à sa vaccination, pas l'inverse

Ce mercredi marque dans un premier temps l'ouverture à la vaccination des réservations de dernière minute pour tous les adultes, même sans comorbidité, alors que plus de 18,5 millions de Français ont déjà reçu une première dose de vaccin, soit près de 28% de la population. Mais le gouvernement planche déjà sur la vaccination durant l’été car plusieurs questions se posent.

Les Français ne pourront pas, par exemple, réaliser leur seconde injection sur leur lieu de vacances (ou uniquement de façon exceptionnelle), a indiqué mardi le ministère de la Santé, qui demande aux Français d'adapter leurs vacances à leur rendez-vous de vaccination - et non l'inverse - car il y a un risque de désorganisation du système. Même pendant l'été, la règle sera donc toujours de recevoir sa deuxième injection au même endroit que la première. Ainsi, si vous comptez partir le 15 juillet en ayant reçu vos deux injections de Pfizer ou Moderna, il faudra prendre rendez-vous pour la première le 3 juin au plus tard pour respecter le délai de 42 jours entre les 2 doses. 

Le gouvernement parle quand même d'allouer davantage de doses aux régions touristiques, notamment pour le vaccin Janssen qui a l'avantage de ne nécessiter qu'une seule dose. Une expérimentation va être menée dès ce week-end de l'Ascension en région Bretagne et PACA : 50.000 rendez-vous supplémentaires seront disponibles dans des zones touristiques pour injecter ce vaccin unidose, destiné aux plus de 55 ans. Cela pourrait préfigurer ce qui se passera cet été, dit-on au ministère de la Santé.

Pour fluidifier la vaccination chez les plus jeunes, y compris avant les vacances, le vaccin à ARN messager Moderna sera également disponible chez les médecins ou pharmaciens dès la semaine du 24 mai.

Tests sur les aires d'autoroute et les gares

Enfin, en parallèle de cette campagne de vaccination, le dispositif de tests va être renforcé. Selon nos informations, un maillage très fin de centres éphémères de tests va être mis en place pendant les ponts et les vacances, sur des aires d’autoroutes, dans des gares.

L'épidémiologiste Pascal Crepey juge ce déconfinement progressif pertinent, mais regrette auprès d'Europe 1 qu'on n'insiste pas davantage sur l’aération. "C'est très clairement une mesure qui permet de limiter le risque de cluster dans les endroits confinés, tels que les restaurants, les cinémas, les bars... Or on n'entend pas de recommandation spécifique sur les niveaux de ventilation nécessaires." Il estime aussi qu'il faudrait davantage inciter les Français à télécharger l’application Tous AntiCovid pour mieux remonter les chaînes de contamination.

Une chose est sûre : si l'on compare les deux phases de déconfinement, la France devrait être mieux armée que l’année dernière. A la même époque, on avait très peu de tests. Et, surtout on n’avait ni masques ni de vaccins.