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Victor Dhollande, édité par
Un patient hospitalisé au CHU de Lille, qui avait passé plusieurs semaines dans le coma, a bénéficié d'une greffe pulmonaire à l'hôpital Foch de Suresnes. Le chirurgien thoracique chargé du programme de transplantation pulmonaire revient sur cette opération "très lourde".

C'est une première en France : une greffe pulmonaire a été réalisée sur un patient dont les poumons avaient été quasiment détruits par le coronavirus. L'opération a été menée le dimanche 1er novembre à l'hôpital Foch de Suresnes, alors que le patient avait été hospitalisée au CHU de Lille. Ce malade a passé plusieurs semaines dans le coma, sous ventilation respiratoire.

Pas de comorbidités

Les médecins lillois ont ensuite tenté l'oxygénation extracorporelle de son sang mais rien n'y a fait : son état s’est dégradé au fil des semaines. La seule solution pour le sauver était donc la transplantation pulmonaire. Comme il n'avait pas de comorbidités, l'opération était possible.

Comme l'assure le professeur Édouard Sage, chirurgien thoracique à l’hôpital Foch de Suresnes, le patient va très bien, douze jours après l'opération : "On s’attendait à ce que ça puisse être plus difficile que ça, mais ses deux poumons fonctionnement parfaitement et c’est une première victoire", se félicite sur Europe 1 celui qui est chargé du programme de transplantation pulmonaire.

Plusieurs mois de récupération ?

"La deuxième victoire, c’est qu’on est face à un malade qui a eu beaucoup de semaines de réanimation avant, donc il a toutes les conséquences de cette prise en charge aussi, auxquelles on rajoute une intervention extrêmement lourde", poursuit le Pr. Édouard Sage. "Il va bien, mais il faut rester très prudent car il va lui falloir beaucoup de récupération, plusieurs semaines, voire plusieurs mois d’hospitalisation, avant qu'il ne se rétablisse."

Si une telle opération est une première en France, il y a déjà eu des greffes similaires sur au moins un patient aux États-Unis et un autre en Chine. Ce type d'opération reste exceptionnelle, insiste le chirurgien. Mais selon lui, elle constitue une arme supplémentaire, et donc une source d’espoir pour les patients qui font des formes très graves du Covid-19.