L’épuisement dû à des pleurs non calmés sont souvent le déclencheur. 4:24
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Jimmy Mohamed , modifié à
Le syndrome du bébé secoué est une urgence médicale qui doit être prise au sérieux en raison des conséquences dramatiques qui peuvent en résulter. Comment se produit cet accident, et comment faire pour le prévenir ? Jeudi, le docteur Jimmy Mohamed éclaire les auditeurs d'Europe 1 sur un accident attribué à tort aux seuls parents maltraitants.

Le syndrome du bébé secoué est un accident dramatique encore trop fréquent en France et dont les conséquences peuvent être dramatiques. D’après les données hospitalières de 2019 (probablement sous-estimées), 512 cas probables de bébés secoués et 703 cas possibles ont été recensés. Statistiquement, cela donne entre 22,1 et 52,4 cas pour 100.000 naissances. Des données récoltées suite à l’hospitalisation d'enfants de un à 11 mois et souffrant de lésions intracrâniennes.

Comment survient cet accident, et comment faire pour l'éviter ? Dans l'émission Sans rendez-vous, jeudi sur Europe 1, le docteur Jimmy Mohamed revient sur cet accident terrible qu’il serait possible de prévenir dans certains cas.

Comment cela se produit ?

"Parfois, il suffit qu’un bébé soit secoué même juste quelques secondes pour qu'un accident de ce type se produise. Le syndrome du bébé secoué (SBS) survient lorsqu’un adulte secoue violemment un enfant en le tenant par le tronc, les épaules ou les extrémités. Lorsqu’un bébé est secoué, sa tête est projetée dans tous les sens. En effet, la tête d’un bébé est proportionnellement beaucoup plus lourde que celle d’un adulte, alors que les muscles de son cou sont plus faibles.

Par ailleurs, le cerveau du bébé est mou et fragile. Les secousses sont donc dangereuses, car elles peuvent le faire enfler et saigner. C'est pourquoi les bébés qui ont été secoués présentent notamment des lésions au cerveau telles que des saignements à l’intérieur du crâne et des yeux.

Ces blessures résultent toujours de gestes ou de mouvements de secousses très violents, parfois de façon répétée. Elles ne peuvent pas être attribuées à une chute, ni être provoquée par un simple jeu.

Que faire, et ne pas faire ?

Dans les cas les plus graves, le syndrome du bébé secoué peut entraîner la mort de l’enfant. On estime qu'un bébé secoué sur 5 va décéder et, parmi les bébés qui survivent, 2 sur 3 auront des séquelles permanentes. Certains bébés secoués peuvent rester handicapés ou paralysés.

Fait important à retenir : ce type d'accident peut toucher n’importe qui, et n'est pas forcément la conséquence de l'action d'un parent maltraitant. En effet, c'est souvent l’épuisement dû à des pleurs non calmés qui sont le déclencheur. Dans ce cas, mieux vaut ne pas se braquer, quitte à laisser l'enfant pleurer et demander de l'aide à une tierce personne. Car comme le rappelle le docteur Jimmy Mohamed, une seule fois suffit.

En outre, il arrive parfois qu'une tierce personne soit en cause, mais comment reconnaitre les signes qui doivent faire penser que son enfant a été peut-être secoué ? La difficulté est qu'un bébé qui a été secoué ne porte pas nécessairement de marques de blessures, et les symptômes de dommages internes ne sont pas nécessairement apparents. Cependant, les bébés qui ont été secoués peuvent présenter un ou plusieurs des symptômes, parmi lesquels une irritabilité, de la somnolence, des vomissements, des tremblements ou convulsions, une difficulté à respirer ou un arrêt respiratoire, une perte de conscience, une certaine léthargie. Autant de symptômes qui doivent alerter et conduire à une prise en charge la plus rapide possible."