Vaccin Europe 5:28
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L'Union européenne accuse-t-elle un grand retard dans la production de vaccins contre le Covid-19 ? Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé, s'est voulue rassurante, au micro d'Europe 1, sur la situation actuelle. Elle a aussi répondu aux appels à vacciner les jeunes plutôt que les personnes âgées.
INTERVIEW

C'est une position qui est de plus en plus partagée, à mesure que la France progresse dans la vaccination de la population contre le coronavirus : il faudrait désormais privilégier les jeunes dans ce processus, alors que ce sont pour l'heure les plus âgés qui ont été ciblés par ces premières injections. Raison invoquée : les personnes âgées ne sont pas au contact des populations et seraient donc plus aptes à s'isoler. Pour Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé, vouloir vacciner ces deux publics très différents "n'est pas contradictoire".

Formes graves contre propagation du virus

"La stratégie qui a été utilisée en France, comme dans la plupart des pays, est de protéger les gens fragiles et d'abord celles qui sont à risque d'être exposées puis les personnes les plus âgées parce que ce sont elles qui représentent 85%, 90% des hospitalisations et des décès par le Covid", rappelle la professeure. "Les vaccins qu'on a actuellement sont parfaitement capables de protéger ces personnes de formes graves, mais ne les protègent pas forcément de l'infection", rappelle-t-elle, alors que le vaccin d'AstraZeneca est devenu samedi le troisième vaccin disponible en France.

"En revanche, si on avait un vaccin qui protégeait de l'infection et qui empêchait toute présence du virus, bien sûr qu'on pourrait avoir une stratégie qui vise à empêcher la circulation du virus dans la population", assure Élisabeth Bouvet.

Impact "limité" sur la transmission

Ce qui n'est pas le cas, à l'heure actuelle. "Pour l'instant, nous n'avons pas de vaccin dont on soit sûr qu'il agisse sur la transmission. Les données qu'on a montrent que l'impact sur la transmission n'est pas du tout certain. Il existe probablement, mais de façon relativement limitée."

Une mauvaise nouvelle de plus, dans un contexte déjà morose ? "Si on arrive à protéger toutes les personnes qui risquent de faire des formes graves, on aura déjà réglé l'essentiel du problème", relativise Élisabeth Bouvet. "Même si le virus circule, il ne provoquera presque plus de dégâts."