Avec une arrivée précoce du printemps et l'air doux du mois de mars, les pollens sont de sortie, provoquant leur lot d'allergies saisonnières. En cause à cette époque de l'année : les pollens de bouleau et du frêne dans le Nord et dans le Nord-Est mais aussi ceux de cyprès dans le Sud. Problème : les allergiques craignent encore plus que d'habitude pour leur santé à cause du coronavirus.
C'est le cas notamment de Sofiane, qui témoigne de son quotidien difficile. "Toutes les nuits, c'est le même rituel : je prends un coup de Ventoline et je me relève parce que je n'arrive pas à respirer en position allongée", résume-t-il. "Je me recouche mais je n'arrive pas à dormir à cause de ces allergies qui me font vraiment vivre un enfer pour respirer la nuit".
La crainte de problèmes respiratoires
En ce moment, il est difficile de supporter les pollens pour Sofiane, allergique à neuf types d'arbres. Le confinement dans une maison qui donne sur un jardin n'arrange rien car il lui est impossible de changer d'air. À cette maladie s'ajoute l'angoisse de contracter le coronavirus, qui se niche souvent dans les voies respiratoires.
"Je me dis que si j'attrape le Covid-19, je ne sais pas comment je vais pouvoir respirer. On entend beaucoup que parmi les symptômes se trouve une détresse respiratoire", affirme Sofiane, inquiet. "Est-ce qu'il va falloir m'hospitaliser et me mettre en réanimation ?", s'interroge-t-il alors.
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Malgré ce contexte, pour le docteur Édouard Sève, vice-président du syndicat des allergologues, les allergiques ne doivent pas céder à la panique. "La majorité des personnes allergiques ne sont pas plus fragiles. Cela ne signifie pas que l'on va avoir des formes plus graves du Covid-19", rassure-t-il.
Suivre ses traitements
"Par contre, pour les allergiques sévères et ceux qui ont de l'asthme, il faut vraiment bien prendre ses traitements, comme d'habitude. On peut même les augmenter", recommande le docteur, qu conseille de "ne pas hésiter à en parler à son médecin pour faire le point".
Si l'on ressent des symptômes (rhume des foins, gorge qui gratte, éternuements), l'allergologue Sylvie Grieu conseille, de son côté, de "prendre ses antihistaminiques sans hésiter, pour soulager". Le but de ces traitements : "avoir des muqueuses en bon état et plus résistantes" pour mieux se protéger contre les maladies.
Même constat pour les asthmatiques : "on continue ses traitements de fond", insiste Sylvie Grieu, qui précise que "le fait d'avoir un asthme mal contrôlé est un facteur de gravité" face au Covid-19.