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Stéphane Burgatt et Manon Fossat
Jean Castex a annoncé lundi soir trois mesures de simplification du protocole sanitaire à l'école, alors que parents et enseignants ne décolèrent pas face au dernier dispositif mis en place. Avec ces nouvelles directives, le Premier ministre entend en effet alléger les mesures, mais ce n'est pas vraiment ce qu'attendaient les parents et les enseignants.

Alors que la colère des parents et des enseignants gronde face au dernier dispositif mis en place dans les établissements, le Premier ministre a annoncé lundi soir trois mesures de simplification du protocole sanitaire à l'école. Désormais, lorsqu'un cas positif est décelé dans une classe, les enfants restent en classe jusqu'à la sortie scolaire, les autotests sont également pris en compte et gratuits et enfin une seule attestation est demandée. Du côté des parents, les réactions sont mitigées quant à ces nouvelles directives. Le correspondant d'Europe 1 à Marseille en a rencontrés certains.

Un sentiment de ras-le-bol

Jean-Luc est père de deux jeunes garçons et pour lui, si ce nouveau protocole est plus simple, il reste encore trop contraignant. "Ce n'est pas encore assez allégé. On sait que les enfants sont porteurs, mais en même temps, ils sont pour la plupart asymptomatiques, ça nous complique toujours la tâche. C'est quand même trois tests à faire en quatre jours et pendant ces quatre jours ils ne les gardent pas en classe. Nous on travaille, on a des vies, c'est compliqué", affirme-t-il. 

Pour la majorité, les parents rencontrés disent qu'ils appliqueront ce nouveau protocole à la lettre. Mais il y a en même temps un sentiment de ras-le-bol. Et certains s'interrogent déjà. "Ca me gonfle un peu de faire trois tests. Je vais les faire mais si ça perdure je pense qu'on fera un test sur trois. Et puis c'est payant aussi. Avant on mettait de l'argent dans les masques, maintenant c'est dans les autotests. C'est gaspillé", regrette une autre mère de famille. Le doute s'installe donc chez les parents, qui se demandent combien de temps leurs enfants vont accepter ces tests, et surtout pourquoi on ne généralise pas plutôt les tests salivaires, beaucoup moins contraignants.

"On ne respecte plus les personnels de l'Education nationale"

Invité sur Europe Midi mardi, Jean-Rémi Girard, président du Syndicat des personnels de l'Education nationale (SNALC), a expliqué de son côté douter de la volonté de l'exécutif de limiter la circulation du virus. "Chaque nouveau protocole est en fait un allègement du protocole précédent. Là, on est quand même dans un système où nous n'avons plus la capacité de vérifier qu'un enfant a réellement fait un test et où tout se jouera uniquement sur une attestation sur l'honneur. On trouve quand même que c'est compliqué de faire reposer une politique de santé publique sur l'honneur individuel", a-t-il lancé. 

Selon lui, une des solutions serait plutôt, comme conseillé par le Conseil scientifique en septembre, la mise en place de tests itératifs, à savoir réguliers et pour tout le monde. "Ca pourrait être des tests salivaires, beaucoup moins invasifs pour les enfants, notamment les plus jeunes, et qui permettraient de surveiller très régulièrement le virus plutôt que de se retrouver d'un seul coup à devoir tester tout le monde plusieurs fois de suite", a soumis Jean-Rémi Girard. Il a enfin estimé que la grève prévue le 13 janvier est primordiale. "A un moment, ce n'est plus possible. On ne peut pas continuer à gérer l'école n'importe comment du jour au lendemain, à annoncer des choses à la télé. En fait, on ne respecte plus les personnels de l'Education nationale, sachant que c'est nous qui devons nous adapter", a-t-il déploré, assurant que la plupart des parents soutiennent cette grève.

"Si on veut vraiment limiter la circulation du virus, alors ce n'est pas logique que les cas contacts puissent aller manger à la cantine et n'être récupérés par leurs parents que le soir. Il faut qu'on se dise les choses de manière claire et il faut surtout qu'on nous laisse le temps de nous organiser quand on fait un changement". Les syndicats d’enseignants qui ont appelé à la grève dénoncent notamment "une pagaille indescriptible" et un protocole intenable.