Plan pour l'hôpital : "Ils ne pourront pas ne pas tenir ces promesses"

  • Copié
Tiffany Fillon , modifié à
Alors que le gouvernement a annoncé dimanche un nouveau plan pour l'hôpital, l'infectiologue Éric Caumes se dit "optimiste" pour l'avenir au micro d'Europe 1, estimant que le message des soignants "est enfin passé" auprès de l'exécutif avec la crise du coronavirus. 
INTERVIEW

Pour l'infectiologue Éric Caumes, "le message est enfin passé" auprès des autorités. Le ministre de la Santé Olivier Véran a en effet annoncé la mise en place d'un nouveau plan pour l'hôpital, le "Ségur de la Santé", alors que les soignants sont en première ligne face à l'épidémie de Covid-19. Invité sur Europe 1 dimanche, Éric Caumes s'est dit "optimiste" concernant les futures conditions de travail des soignants. "Ils ne pourront pas ne pas tenir ces promesses", a-t-il affirmé à propos des décideurs politiques. 

La santé "sacrifiée au cours des dernières décénnies"

D'après lui, "le gouvernement prend toute la mesure" des demandes des soignants en cherchant à établir une "mise à niveau européenne qui apparaît comme pleine de sens après cette épidémie de Covid-19". La crise a ainsi été "un révélateur de l'état de notre système de santé et de nos hôpitaux qui ont été submergés", affirme-t-il, rappelant que "la santé a été trop sacrifiée au cours des dernières décennies."  

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a en effet promis dimanche que le gouvernement allait "augmenter les rémunérations" à l'hôpital et créer un "cadre beaucoup plus souple" au temps de travail, en réponse à la demande de reconnaissance des personnels. Concernant cette hausse des salaires, Éric Caumes espère qu'elle concernera les infirmières, qui réclament 300 euros de plus par mois. "Elles sont vraiment sous payées et on a bien vu leur importance dans la gestion du Covid-19. C'est elles qui ont payé le plus lourd tribut en termes de personnels malades", souligne le médecin. 

"On ne veut plus repartir comme dans le monde d'avant"

Si Éric Caumes insiste sur le besoin d'une revalorisation des salaires, il demande aussi plus de moyens pour l'hôpital. "On ne veut plus repartir comme dans le monde d'avant avec des manque de lits, de personnel et avec des infirmières, des aide-soignants et des agents techniques sous payés", prévient-il. 

 

Dans le cadre de ce plan qui devrait être présenté cet été, le gouvernement remet aussi en question les 35 heures. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a ainsi expliqué vouloir "créer un cadre beaucoup plus souple pour permettre à ceux qui le souhaitent de le faire, ou d'organiser leur temps de travail différemment. Sans pression". Mais pour Éric Caumes, la prudence est de mise. D'après lui, il ne faut pas "une augmentation de salaire conditionnée à l'augmentation du temps de travail". "Sinon, ce n'est pas une augmentation de salaire", estime-t-il.