Laboratoires Biofusion en grève Lionel BONAVENTURE / AFP 1:23
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Benjamin Peter, édité par
Les salariés de 20 laboratoires Biofusion du Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne et Lot sont en grève depuis mardi. Ils demandent davantage de moyens face à l’afflux de patients qui veulent se faire tester, ainsi qu’une revalorisation salariale et le versement d'une prime Covid. 
REPORTAGE

C’est l’une des premières grèves dans un laboratoire de biologie médicale depuis la multiplication des tests PCR en France. Depuis mardi, les 20 laboratoires Biofusion du Tarn-et-Garonne, de Haute-Garonne et du Lot ont été fermés en raison d’un mouvement social et ne traitent plus que les cas prioritaires. Les salariés dénoncent un manque de moyen face à l’afflux de patients, mais réclament également une revalorisation salariale et le versement d’une "prime Covid." Europe 1 a interrogé ces employés excédés.

"La secrétaire a failli se faire frapper"

Les grévistes dénoncent notamment les manques de moyens et de personnel. Avec l’allongement des délais pour obtenir les résultats des tests, de nombreux patients se montrent même agressifs. "Le Covid, ce sont des gens qui vous insultent dès 7h30 le matin. Dès qu’il y a un cas positif ils veulent tous être testés, même le copain du copain du copain. La secrétaire a même failli se faire frapper la semaine dernière par un patient qui se plaignait que ça n’allait pas assez vite", dénonce Christelle, une employée.

"On n’y peut rien s’il y a cinq jours d’attente pour avoir les résultats. On fait avec ce qu’on a et avec les moyens qu’on nous donne", se désole-t-elle.

"Des problèmes depuis de nombreuses années"

La déléguée syndicale CFDT, Catherine Bellenque, explique que la crise du coronavirus est venue exacerber des problèmes de manque de reconnaissance qui durent depuis des années. "On a des techniciens qui ont deux ans d’étude qui finissent leur carrière avec même pas 2.000 euros. Les gens ne l’acceptent plus. La crise sanitaire a montré qu’ils sont indispensables et qu’il n’y a aucun remerciement. Il y a des problèmes depuis de nombreuses années. Les gens n’en peuvent plus et ça explose", s’insurge-t-elle.

Les syndicats (FO, CGT et CFDT) demandent une revalorisation des salaires et l’élargissement de la prime Covid de 250 euros, qu’ils sont très peu à avoir touché. Le montant de cette prime est jugé "dérisoire" par Catherine Bellenque, "en comparaison à l'investissement du personnel qu'ils soient coursiers, secrétaires, techniciens, infirmières". Les représentants du personnel réclament donc le paiement d'une prime Covid de 1.000 euros "sans condition d'attribution".