Des médécins hospitaliers demandent à Emmanuel Macron de tenir ses engagements. 1:31
  • Copié
Pauline Jacot et Julien Ricotta avec AFP , modifié à
Les médecins du Collectif inter-hôpitaux (CIH) ont demandé mardi à Emmanuel Macron d'honorer le rendez-vous qu'il leur avait promis fin février. "Est ce que notre parole nécessite d’être entendue ?", s'interroge sur Europe 1 le neurologue François Salachas, qui avait interpellé le chef de l’État.

La grogne couve dans les hôpitaux, confrontés depuis de longues semaines au coronavirus. Les médecins du Collectif inter-hôpitaux (CIH) ont demandé mardi à Emmanuel Macron d'honorer le rendez-vous qu'il leur avait promis fin février et d'augmenter rapidement le budget et les salaires hospitaliers comme il s'y est engagé depuis.

"Entre ignorance et mépris, il va falloir choisir et ne pas surfer sur la vague d’empathie pour les soignants sans ne rien faire quand on en arrive aux actions", prévient le neurologue François Salachas, qui avait interpellé le président de la République lors d’une visite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, lors d’une séquence rapidement devenue virale.

"Est-ce que notre parole nécessite d’être entendue ?"

Plus de deux mois après, "le rendez-vous n'a pas été honoré", a regretté le docteur Salachas lors d'une conférence de presse, demandant que cette entrevue ait lieu "dans des délais qui doivent être courts". Il a également réitéré la demande, soutenue par de nombreux soignants, d’un plan massif d’investissement pour l’hôpital, avec l’augmentation du budget et des salaires.

"Est-ce que notre expertise vaut quelque chose ? Est ce que notre parole nécessite d’être entendue ? C’est la question du rendez-vous qu’on lui a demandé. Je pense qu’il y aura un blocage si il il ne prend pas conscience de ça", a poursuivi le neurologue. "Il y a une vraie urgence, c'est maintenant qu'il faut embaucher dans les hôpitaux", a-t-il ajouté.

"Rien ne s’est produit"

La confiance des soignants, déjà érodée par des mois de grève et de manifestation, est aujourd'hui suspendue au "plan massif d'investissement et de revalorisation" annoncé fin mars par Emmanuel Macron.

"Des mots forts", qui ont "suscité l'espoir", mais "rien ne s'est produit", a déploré de son côté Jean-Luc Jouve, chirurgien orthopédiste à Marseille, pour qui la prime de 500 à 1.500 euros que toucheront les personnels hospitaliers fin mai "ne peut en aucun cas se substituer à une revalorisation". Une revendication salariale que le CIH veut "faire entendre" au moment où "le sujet de l'hôpital public disparaît un peu", a insisté Olivier Milleron, cardiologue à Paris.