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La bactérie «Helicobacter pylori» bientôt responsable de millions de cancers de l'estomac ?

Romain Rouillard . 2 min
La bactérie «Helicobacter pylori» pourrait bientôt être responsable de millions de cancers de l'estomac
La bactérie «Helicobacter pylori» pourrait bientôt être responsable de millions de cancers de l'estomac © 3DMEDISPHERE / SCIENCE PHOTO LIBRA / SKX / Science Photo Library via AFP

Selon une étude publiée dans la revue scientifique "Nature Medicine", la bactérie "Helicobacter pylori", pourtant très répandue, pourrait provoquer, dans les années à venir, de nombreux cancers de l'estomac. Il existe néanmoins des méthodes pour diagnostiquer l'infection.

C'est un chiffre qui fait froid dans le dos. Selon une étude de la très sérieuse revue Nature Medicine, relayée par Le Parisien et Le Figaro, quelque 15 millions de cancer de l'estomac pourraient être diagnostiqués dans les années à venir en raison de la bactérie Helicobacter pylori, un pathogène que porterait environ la moitié de la population mondiale. Ces cas de cancer - estimés à environ 73.000 en France - concerneraient des personnes nées entre 2008 et 2017.

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90% des cancers de l'estomac sont associés à cette bactérie

Cette bactérie, en colonisant la muqueuse gastrique, est susceptible d'entraîner des ulcères qui peuvent, dans certains cas, se transformer en cancer. Elle sera, en revanche, asymptomatique si elle ne développe pas d'infection. Elle s'attrape à travers la salive dès l'enfance, "essentiellement au cours des cinq premières années de vie", précise la Haute Autorité de Santé. Environ 90% des cancers de l'estomac diagnostiqués sont associés à Helicobacter pylori mais seuls 1% des individus porteurs de la bactérie développeront un cancer au cours de leur vie. 

Selon l'étude, les deux-tiers des cas seront concentrés en Asie, notamment en Chine et en Inde, avec 10,6 millions de cas attendus, suivi de l'Amérique et de l'Afrique. "Historiquement, le continent asiatique a toujours connu des taux d’infection plus importants", explique le Dr Young Park, épidémiologiste au Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et co-auteure de l'étude, citée par Le Figaro. En Europe, un peu plus de 900.000 personnes pourraient être touchées parmi ces personnes nées entre 2008 et 2017.

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Trop peu de programmes de prévention

Néanmoins, il est tout à fait possible de repérer à temps cette bactérie et éviter qu'elle n'évolue vers un cancer. D'après les auteurs de l'étude, une stratégie de dépistage et de traitement efficace pourrait réduire de 75% le nombre attendu de cancer gastrique. Mais des efforts doivent encore être fournis, notamment par les pays les plus touchés par l'infection. "En Asie, principal contributeur au fardeau actuel du cancer gastrique dans le monde, peu de pays ont mis en place des programmes de prévention", peut-on lire dans l'étude.

C'est même encore pire en Afrique où "aucun programme de prévention du cancer gastrique n'est disponible". Il est donc "essentiel que les autorités sanitaires fassent de la prévention du cancer gastrique une priorité, et accélèrent les efforts pour le contrôler en planifiant des projets pilotes, y compris des programmes de dépistage et de traitement de Helicobacter pylori", insistent les auteurs. Le Japon fait toutefois figure de bon élève avec un test systématiquement proposé aux personnes de plus de 40 ans. 

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D'autant que des solutions existent pour diagnostiquer la maladie : gastroscopies, biopsies, analyse de la respiration et des selles, fibroscopie de l'estomac etc... L'affection est curable dans au moins 80% des cas grâce à une combinaison d'antibiotiques et d'inhibiteurs qui permettent de réduire la production d'acide gastrique.