La chloroquine est commercialisée sous le nom de Plaquénil. 1:35
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Matthieu Charrier, édité par Laetitia Drevet
Depuis que le professeur Didier Raoult affirme que la chloroquine est efficace pour soigner le coronavirus, de nombreux Français se ruent dans les pharmacies pour tenter d'acheter du Plaquénil, son nom de commercialisation. Au point que des malades chroniques en ayant besoin au quotidien redoutent désormais d'en manquer. 

Depuis une dizaine d’années, Sophie prend quotidiennement du Planéquil pour traiter son lupus. Elle arrive au bout de sa toute dernière plaquette, mais impossible d’en trouver en pharmacie ces jours-ci. Depuis que le professeur Didier Raoult, chef de l'IHU de Marseille, affirme que la chloroquine est efficace pour soigner le coronavirus, de nombreux Français tentent à tout prix de se procurer du Plaquénil, un médicament qui contient la fameuse molécule. 

"Ma pharmacienne habituelle m’a répondu qu’elle n’avait plus de Plaquénil depuis déjà une semaine et demie. Elle et ses confère ont du mal à se mettre en relation avec le laboratoire Sanofi (le fabriquant du Plaquénil, nldr). Je suis inquiète...", confie Sophie. Atteints ou non du coronavirus, certains ont obtenu des ordonnances de la part de médecins complaisants et se sont déjà rués sur les maigres stocks des officines.

L’Agence du médicament a dû prendre un décret en urgence jeudi, obligeant les pharmaciens à ne délivrer du Plaquénil qu’aux malades chroniques. Pour en recevoir, ils doivent par ailleurs envoyer les ordonnances des patients à Sanofi.

De son côté, le laboratoire affirme qu’il n’est pas prêt de se trouver en situation de pénurie. Il offre même d’en envoyer 300.000 boites aux scientifiques qui travaillent sur les essais cliniques, testant l'efficacité de le chloroquine sur le coronavirus. "C'est une infime partie de notre stock", explique leur communicant. L’usine de fabrication tourne quant à elle à plein régime.