Aspirine, paracétamol et ibuprofène : vers la fin des médicaments en accès direct dans les pharmacies ?

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Jihane Bergaoui, édité par Mathilde Durand avec l'AFP , modifié à
L'ANSM souhaite limiter l'accès direct aux médicaments à base de paracétamol ou d'ibuprofène dans les pharmacies. 

L'aspirine, le Doliprane et l'Advil pourraient bientôt être obligatoirement rangés derrière le comptoir des pharmacies et non plus en accès libre dans les rayons. C'est ce que souhaite l'Agence du médicament (ANSM) pour limiter les risques liés à un mauvais usage de ces produits vendus sans ordonnance.

Une mesure souhaitée par l'ANSM dès janvier 2020. Elle concernerait "36 spécialités à base de paracétamol et 46 à base d'ibuprofène ou d'acide acétylsalicylique (anti-inflammatoire).

Toujours sans ordonnance 

Ce sont les médicaments les plus utilisés en auto-médication. Ils peuvent être en accès direct, dans les rayons de la pharmacie. "L'ANSM souhaite qu'ils ne soient plus en libre accès et soient tous placés derrière le comptoir du pharmacien, renforçant ainsi son rôle de conseil auprès des patients", indique l'agence. Cela ne changerait rien au fait qu'ils soient disponibles sans ordonnance.

Une mesure souhaitée dès janvier 2020, après la fin de la "procédure contradictoire", une phase de consultation de 30 jours avec les industriels. Les associations de patients, les pharmacies seraient tous favorables à cette mesure.

Des risques de surdosage

En 2017, une jeune femme, Naomi Musenga, était morte après avoir été raillée au téléphone par une opératrice du Samu de Strasbourg, ce qui avait provoqué une grosse vague d'émotion en France. Selon l'enquête, cette mort était "la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours".

Pour un adulte sain de plus de 50 kilos, la dose maximale est de 3 grammes par 24 heures, c'est-à-dire 1 gramme par prise avec un espace d'au moins 6 heures entre chaque prise. En outre, la durée maximale de traitement recommandée est de "3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l'absence d'ordonnance", selon l'ANSM.

En juillet, l'agence a imposé l'avertissement sur les boîtes : "surdosage = danger". Les premières boîtes devraient arriver courant octobre ou novembre.