L'ANSM affirme ne rien savoir sur la molécule utilisée dans les patchs de l'essai clinique illégal. (photo d'illustration) 1:35
  • Copié
Hélène Terzian, édité par Ugo Pascolo
L’agence nationale du médicament vient d'interdire un essai clinique sauvage censée soigner Alzheimer et Parkinson grâce à une molécule introduite dans des patchs, et gérée par le controversé professeur Henri Joyeux, connu pour sa bataille contre les vaccins.  

Un essai clinique "sauvage", et donc illégal, mené sur au moins 350 malades de Parkinson ou d'Alzheimer vient d'être interdit par l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Des tests menés en partie dans une abbaye près de Poitiers par la structure Fonds Josefa, avec notamment à sa tête le controversé professeur Henri Joyeux, connu pour sa bataille contre les vaccins. 

"Un risque pour la santé des participants ne peut pas être exclu"

Les patients étaient accueillis dans l'abbaye pour qu'on leur pose un patch contenant une molécule censée traiter leur maladie, avant d'effectuer une prise de sang le lendemain. C'est en inspectant le laboratoire qui analysait les échantillons sanguins que l'ANSM a découvert l'existence de ces tests. "C'est un abus de confiance" pour Bernard Celli, directeur de l'inspection de l'Agence du médicament. "Nous ne savons rien sur cette molécule, donc un risque pour la santé des participants ne peut pas être exclu", explique-t-il au micro d'Europe 1. L'ANSM a donc demandé l'arrêt immédiat de cet essai "sauvage". 

De son côté, le professeur Henri Joyeux nie l'existence "d'une étude clinique sauvage". "Le président du Fonds Josefa, Jean-Bernard Fourtillan, a découvert une hormone qui peut être utile pour les patients. J'ai confiance dans sa découverte", insiste-t-il. "Donc, je ne vois pas ce qu'on vient nous sortir avec cette abbaye ! Il a trouvé un endroit où ce n'était pas cher de faire ce qu'il avait envie de faire. Ce n'est pas une étude clinique, ça n'a rien à voir !". 

Mais pour l'ANSM, qui décidé de saisir la justice, les patients concernés ne doivent plus utiliser ces patchs, et aller consulter leur médecin.