Vaccination Vaccin 1:54
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Dans plusieurs pays du monde, comme Israël, une part non négligeable des nouvelles contaminations au Covid-19 concerne des personnes déjà vaccinées. Pour Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Poincaré de Garches et invité d'Europe 1, mardi soir, il n'y a pas lieu de s'alarmer contre ce qui apparaît de prime abord comme un paradoxe.
INTERVIEW

C'est un chiffre qui peut, à première vue, inciter à ne pas se faire vacciner : en Israël, 40% des nouvelles contaminations au coronavirus concernent des personnes qui ont déjà reçu leurs injections, comme l'affirmait récemment l'ancien directeur général de la Santé de l'État hébreu. Pourtant, la virulence actuelle du variant Delta explique en partie ce chiffre et ne doit pas décourager les Français dans leur effort de vaccination, à l'heure où se dessine une sorte de plateau vaccinal en France. C'est en tout cas le message de Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Poincaré de Garches et invité d'Europe 1, mardi soir.

Vers des formes seulement bénignes ?

"C'est absolument normal" d'avoir des gens vaccinés dans ces nouvelles contaminations, rassure d'emblée le spécialiste. "Quand vous avez beaucoup de gens vaccinés, vous avez par définition des gens qui vont se retrouver dans le lot" (des nouveaux cas). Pour lui, la vraie question est de savoir si ces personnes positives mais vaccinées font des formes graves de la maladie. "La réponse est non", affirme-t-il.

Et l'infectiologue de prédire l'évolution du Covid-19 lors des prochains mois et années. "Ce qui va se passer, c'est que le Covid va faire une percée dans la famille des coronavirus. Chaque hiver, au lieu de dire 'j'ai des courbatures, j'ai la grippe', on aura le nez qui coule et on dira 'j'ai le Covid'. Comme on est vacciné, on ne fera pas de forme grave", anticipe l'invité de Julian Bugier sur Europe 1.

"Le temps joue contre nous"

Il ne faut donc pas se tromper sur le véritable objectif de la vaccination : il ne s'agit pas d'empêcher tous les cas de Covid-19, mais de prévenir en priorité toutes les formes graves et a fortiori les décès. Un but qui peut seulement être atteint par la vaccination, rappelle Benjamin Davido, alors que seuls 30% de la population française en âge d'être vaccinée a reçu les deux doses. "Le temps joue contre nous", insiste-t-il face à la progression rapide du variant Delta.