Test tests PCR antigénique dépistage 2:00
  • Copié
Après Le Havre et Charleville-Mézières, Roubaix va être jusqu'au 16 janvier le théâtre d'une campagne massive de tests. Pour Philippe Froguel, généticien lillois à l'origine de cette campagne et invité d'Europe 1, lundi, il s'agit de lancer de poser la première pierre d'un traçage plus efficace du virus et du variant anglais.
INTERVIEW

C'est le jour J à Roubaix : une vaste campagne de dépistage du Covid-19 via des tests PCR et antigéniques débute lundi. Après Le Havre et Charleville-Mézières, où l'affluence s'est révélée assez faible, et avant Saint-Étienne, la ville nordiste va être jusqu'à samedi le théâtre d'une campagne de tests pendant laquelle six centres de dépistage gratuits et sans ordonnance seront mis à disposition de la population. Philippe Froguel, généticien du CHU de Lille, est revenu au micro d'Europe 1 sur cette initiative qu'il espère incluse dans une politique plus globale face au coronavirus.

L'instigateur de cette campagne de dépistage massif affirme que les autorités ont prévu de tester "entre 20% et 30% de la population". "On espère que les gens, après les fêtes de fin d'année et surtout avec cette souche anglaise, vont être mobilisés. On a tenu compte du semi-échec du Havre (avec seulement 20% de la population testée selon les estimations, ndlr) pour avoir un meilleur contact avec la population."

Les eaux usées, puis le séquençage ?

"L'idée est de faire une expérience pilote", souligne Philippe Froguel. "Si les choses marchent bien, on propose la séquence suivante : étude des eaux usées, comme l'ont fait les pompiers de Marseille, pour voir si le virus se multiplie de manière cachée dans un endroit particulier. Ensuite, un test massif, par exemple à Marseille, puis le séquençage du virus pour essayer de voir si il n'y a pas de nouvelles variantes plus dangereuses."

Si l'opération était prévue de longue date, l'inquiétude suscitée par le variant britannique du Covid donne à cette campagne de dépistage une importance particulière, avec de nouveaux objectifs. "Quand on a vu à la mi-décembre qu'il y avait un variant anglais qui se répandait comme une traînée de poudre dans la région de Londres, on a proposé au président Macron et à Olivier Véran un plan complémentaire qu'on a appelé Senti-Cov, pour 'Sentinelle de Covid'", retrace le généticien. "Il a pour but de séquencer le génome (analyser le génome viral des porteurs de Covid) pour essayer de savoir si la variante anglaise, sud-africaine ou d'autres variantes, peut-être encore plus dangereuses, étaient en France et combien de personnes les portaient." 

Le variant britannique est donc en ligne de mire directe de cette campagne de dépistage massif, avec potentiellement, des mesures plus restrictives au plan local. S'il y a des variantes plus dangereuses, prévient le spécialiste, "les autorités auront éventuellement à prendre des mesures plus sévères pour protéger la population", comme le reconfinement.