Covid : des "mesures plus strictes" bientôt nécessaires, avertit Santé publique France

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Santé publique France estime que ces "mesures plus strictes" seront nécessaires en France "dans un avenir proche". © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors d'un point de presse, Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité infections respiratoires de Santé publique France, a prévenu que les hôpitaux allaient se remplir en raison de la progression du virus. "Tant qu'on a un R supérieur à 1, on ne peut pas durer longtemps comme cela", a-t-il mis en garde.

La diffusion de variants du coronavirus plus transmissibles rend probable la nécessité de "mesures plus strictes" en France "dans un avenir proche", en raison d'un nombre de malades hospitalisés déjà "très élevé", a estimé vendredi un responsable de Santé publique France. "Il est probable que le R effectif", le taux de reproduction qui mesure la dynamique de l'épidémie, "dans un avenir proche va passer largement au-dessus de 1 et donc que des mesures plus strictes que celles aujourd'hui en place deviendront nécessaires", a déclaré Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité infections respiratoires de l'agence de santé publique, lors d'un point de presse hebdomadaire.

Cette augmentation prévisible du taux de reproduction est liée à "la poursuite de la diffusion des variants" qui ont émergé au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil. 

Diffusion "progressive" des variants

La proportion de cas suspectés d'être l'un de ces trois variants plus contagieux s'élevait, au 27 janvier, à 14% du total des cas détectés, selon des résultats encore préliminaires publiés jeudi. Au 7-8 janvier, la proportion du variant britannique avait été mesurée à 3,3% des cas positifs. "La dynamique mise en évidence" entre ces deux enquêtes "malheureusement confirme la diffusion progressive de ces variants", observe Daniel Lévy-Bruhl. Les résultats définitifs, issus des séquençages des cas suspects, devraient être disponibles la semaine prochain, selon SpF.

La semaine dernière, le taux de reproduction du Sars-Cov-2 a un peu ralenti par rapport à la semaine précédente, mais est resté légèrement supérieur à 1, seuil qui marque une accélération de l'épidémie. "Tant qu'on a un R supérieur à 1, on ne peut pas durer longtemps comme cela, ne serait-ce que parce que le niveau aujourd'hui d'incidence et de charge hospitalière est déjà élevé", avec près de 28.000 malades hospitalisés, dont plus 3.200 en réanimation, souligne Daniel Lévy-Bruhl.

"Nombre constant de nouvelles hospitalisations"

Même un taux de reproduction à 1, ce "ne sera pas suffisant pour nous tirer d'affaire", juge l'épidémiologiste. En effet, cela signifierait "un nombre constant de nouvelles hospitalisations", mais en raison de la durée du séjour des patients, "le nombre de nouvelles hospitalisations est supérieur au nombre de sorties" et donc "les hôpitaux vont se remplir".

Avec 143.325 nouveaux cas détectés la semaine dernière, la circulation du coronavirus s'est stabilisée "à un niveau très élevé", relève Santé publique France dans son bulletin hebdomadaire. Le taux de positivité des tests de dépistage est redescendu de 7,1% à 6,7%, les nouvelles hospitalisations sont restées stables à environ 11.100 et les admissions en réanimation ont augmenté de 6% à 1.800.