C'est une course contre la montre, comme il y en a eu plusieurs depuis le début de la pandémie de Covid-19. "On a encore pris, en une journée, 17 points d'incidence : on est passés au-dessus de 600 pour 100.000 habitants en Île-de-France", déplore au micro d'Europe 1 le directeur général de l'ARS de la région, Aurélien Rousseau. Vendredi, près de 7.000 patients souffrant du coronavirus y sont hospitalisés, dont 1.400 en réanimation. Une situation particulièrement tendue, qui appelle, selon le responsable, à une vigilance de tous.
Une pression qui menace les autres services des hôpitaux
"Depuis l'été dernier, on a travaillé de façon très précise avec chaque hôpital à une montée en puissance capacitaire, on a fixé des cibles de lits à rendre disponibles en fonction de la pression", explique Aurélien Rousseau. Une anticipation qui permet aujourd'hui de prendre en charge un nombre toujours plus important de malades.
"Mais les ressources humaines sont toujours la ressource critique : pour monter des lits de réanimation, on a besoin de professionnels de santé qui souvent sont dans d'autres services", poursuit-il. En d'autres termes, une pression hospitalière qui continuerait de s'accroître menacerait la prise en charge d'autres patients qui peuvent encore être soignés aujourd'hui, comme les malades devant être opérés d'un cancer, ou les enfants soignés en pédiatrie.
"Les médecins ont face à eux des choix extrêmement difficiles à faire"
"On essaiera, le plus longtemps possible, de mener ces autres activités", assure Aurélie Rousseau. "Mais c'est vrai qu'à la fin, les médecins ont face à eux des choix qui sont extrêmement difficiles à faire : on ne peut pas repousser la prise en charge de malades qui nécessitent la réanimation. Ce qui nous tenaille tous, c'est de savoir comment on peut faire freiner très vite cette épidémie. Les jours qui viennent sont tout à fait décisifs."
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Covid-19 : y a-t-il réellement un risque de contamination en extérieur ?
> Coronavirus : pourquoi un test PCR peut-il être positif un mois après une infection ?
> Les fêtes privées sont-elles vraiment interdites avec le couvre-feu ?
> Le variant anglais engendrerait des symptômes un peu différents
> Audio, webcams... Quand la technologie s'adapte au télétravail
En ce vendredi, le directeur général de l'ARS d'Île-de-France appelle donc chaque habitant de la région à "se dire : 'comment je vois moins de monde dans le week-end ?'". "Même si on a tous besoin de respirer un peu, même si on a tous besoin de ne pas être enfermés sur nous-mêmes, il n'y a pas besoin d'une règle fixée par le gouvernement pour se dire que c'est notre part du job qu'on doit faire", martèle-t-il.
"Des patients très jeunes, sans comorbidité, hospitalisés"
Un effort d'autant plus nécessaire qu'Aurélien Rousseau observe "une nouveauté dans cette phase de l'épidémie" : "C'est de voir des patients très jeunes, sans comorbidité, hospitalisés". Preuve, selon le responsable, du rôle que peuvent jouer les jeunes citadins dans le freinage de la troisième vague en Île-de-France. "Car plus il y a de masses de contamination, plus il y a, mécaniquement, de jeunes dans des états très graves qui sont en réanimation."