Coronavirus : Samu, masque, dépistage, gel hydroalcoolique… les difficultés s'accumulent

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Du fait de l'inquiétude suscitée par l'épidémie de coronavirus, les stocks de masques sont épuisés. © Leo2014, Pixabay
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Victor Dhollande, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Depuis le début de l'épidémie, afin d'empêcher la propagation du coronavirus, il est préconisé d'appeler le 15 plutôt plutôt que de se rendre à l'hôpital et de se rendre en laboratoire pour se faire dépister. Mais il semble de plus en plus difficile d'appliquer les consignes des autorités.

Qualifiée par Emmanuel Macron de plus grave crise sanitaire qu'ait connu la France depuis un siècle, l'épidémie de coronavirus n'est pas sans susciter difficultés et interrogations au quotidien. Vers qui se tourner en cas de doute sur son état de santé ? Peut-on encore se procurer des masques et du gel hydroalcoolique ? Quand doit-on se faire dépister ? La propagation du virus se poursuit suscitant l'inquiétude des Français qui ne savent ou ne peuvent plus appliquer les consignes données, du fait de la saturation des services du Samu, mais aussi des stocks de masques et de gel hydroalcoolique.

Centres d'appels du Samu saturés

S'il a été conseillé aux Français d'appeler le 15 en cas de symptômes, pour ne pas engorger les hôpitaux déjà saturés ou risquer de contaminer d'autres personnes en se rendant chez le médecin, le Samu se trouve lui aussi débordé. Le temps d'attente varie selon les départements, et oscille entre 30 à 40 minutes et jusqu'à une heure et demi dans les zones de contamination. Il faut dire que "c'est une situation totalement inédite", reconnaît un responsable du Samu, contacté par Europe 1. Sur l'ensemble du territoire, le service est passé de 80.000 à 130.000 appels par jours, précise-t-il. Un chiffre colossal.

Pour assurer le service d'urgence au mieux, un répondeur a été mis en place afin de trier les appels par ordre de priorité. Ainsi, le Samu pourra décrocher très vite en cas d'urgence vitale comme les crises cardiaques ou encore les accidents cardio-vasculaires. Toutefois, la gestion des appels reste un défi pour les semaines qui viennent, quand l'épidémie atteindra son pic.

"Pénurie majeure" de masques

Autre sujet de préoccupation : la pénurie de masques. En effet, malgré leur ordonnance, certains patients ne parviennent pas à en obtenir en pharmacie. La raison à cela est simple, il n'y en tout simplement plus. Tous les stocks que les médecins pouvaient récupérer avec leurs cartes professionnelles ont été écoulés. "Il y a eu une première livraison de masques dans toutes les officines de France de manière égalitaire, à raison de dix boîtes de 50 masques, pour approvisionner les professionnels de santé", explique Olivier Rozaire, président de l'union régionale des professionnels de santé, en Auvergne-Rhône-Alpes. "Sauf qu'avec dix boîtes, on n'a pas réussi à satisfaire tout le monde, donc en l'espace de 48h, cette dotation de masques a disparu et aujourd'hui, on n'est pas en capacité de fournir des masques aux patients qui le réclament", poursuit-il, au micro d'Europe 1, évoquant une "pénurie majeure".

Gel hydroalcoolique : rupture des matières premières

Même problème concernant le gel hydroalcoolique. Les pharmaciens sont pourtant autorisés à en fabriquer, alors quel est le problème ? Désormais, ce sont les matières premières servant à fabriquer ces gels qui sont en rupture de stock. Leader du marché, le laboratoire Cooper a ouvert deux sites de production supplémentaires. Les ouvriers y travaillent 7 jours sur 7, mais cela ne suffit toujours pas à répondre à la demande.

Dépistage dans les laboratoires en ville ?

Enfin, quid du dépistage ? Celui-ci a été autorisé dans les laboratoires en ville, mais cela se révèle compliqué. Soit parce que les tests ne sont pas encore arrivés, soit parce que les laboratoires n'ont pas reçu les équipements de protection (masques, combinaisons, lunettes) permettant d'effectuer ces tests. Au micro d'Europe 1, le syndicat des jeunes biologistes se veut toutefois rassurant : "Tout va se mettre en place dans les deux prochaines semaines".