La France s'est jusqu'à présent montrée réticente à la mise en place d'un certificat de vaccination. 1:33
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avec AFP
Emmanuel Macron tiendra une réunion avec des membres du gouvernement la semaine prochaine pour préparer la mise en place d'un "pass sanitaire", qui ne sera pas un "passeport vaccinal", en vue de la réouverture des lieux culturels et des restaurants fermés par la pandémie de Covid-19, a-t-il annoncé jeudi.

Au cours d'une conférence de presse à l'issue de la première journée d'une visioconférence entre les 27 dirigeants de l'Union européenne sur l'épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron a évoqué la possible instauration d'un "pass sanitaire". La mise en œuvre d'un tel instrument "va poser beaucoup de questions techniques, de respect des données individuelles, d'organisation de nos libertés", a expliqué le président, ajoutant : "Il faut [la] préparer dès maintenant techniquement, politiquement, juridiquement."

 

"Je sens qu'il y a beaucoup de confusion parfois sur ce sujet", a-t-il déclaré, en insistant sur le fait que le pass sanitaire "ne sera pas uniquement lié à la vaccination". Le chef de l'Etat a notamment pris l'exemple de la réouverture de certains lieux publics dont l'accès ne pourrait être conditionné à une vaccination, sachant que celle-ci n'était pas encore ouverte à l'ensemble de la population, notamment les plus jeunes.

"Nous devons éviter que chaque pays développe son propre système"

Parallèlement, les dirigeants européens ont discuté jeudi de la mise en œuvre d'un certificat vaccinal qui permettra de "réorganiser la circulation entre États de manière plus fluide" lorsque les restrictions aux frontières seront levées. "Nous devons éviter que chaque pays développe son propre système" et pour cela "travailler à une certification médicale commune", a indiqué le président français. Les 27 ont demandé à la Commission européenne de définir des normes communes pour une reconnaissance mutuelle de certificats vaccinaux. Mais il n'y a pas de position commune à ce stade sur les droits qu'ils pourraient ouvrir.

 

La Grèce, soucieuse de sauver son industrie touristique, a soumis en janvier une proposition à la Commission pour la mise en place d'un "certificat de vaccination" européen d'ici aux vacances d'été. La France s'est jusqu'à présent montrée réticente, estimant qu'il était trop tôt alors que seule une minorité de personnes a accès au vaccin. "Si les choses vont mieux, aucun d'entre nous n'acceptera que pour capter, par exemple, des touristes, il y a un pays qui soit moins disant que l'autre et qui prenne des risques en faisant venir des gens du bout du monde pour remplir ses hôtels", a averti Emmanuel Macron.