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Isabelle Ory et AFP , modifié à
Alors que l'utilisation du vaccin AstraZeneca a été suspendue dans de nombreux pays, l'Agence européenne des médicaments a redit mardi après-midi sa confiance dans l'efficacité du vaccin. Elle examine également les effets "indésirables associés à tous les vaccins" contre le coronavirus pour davantage de sécurité.

Le régulateur européen au secours du vaccin AstraZeneca. L'Agence européenne des médicaments s'est dite mardi "fermement convaincue" des avantages de ce vaccin contre le Covid-19, dont l'utilisation est suspendue par plusieurs pays inquiets de possibles effets secondaires. "Nous sommes toujours fermement convaincus que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d'hospitalisation et de décès, l'emportent sur le risque de ces effets secondaires", a affirmé mardi la directrice exécutive de l'EMA, Emer Cooke. 

L'Agence européenne des médicaments (EMA) "examine" également les effets "indésirables associés à tous les vaccins" contre le coronavirus. L'attention est pour le moment concentrée sur le vaccin AstraZeneca "en raison des incidents rapportés en Europe", mais "nous avons examiné (…) tous les vaccins actuellement en circulation", a expliqué Emer Cooke, en réponse à une question sur les cas de caillots sanguins dans le monde. L'Agence devrait donner son verdict sur AstraZeneca jeudi. 

Chercher un lien de cause à effet

D'ici là, les experts vont donc éplucher chaque cas de façon approfondie. Une étude qui fait partie du travail classique de pharmacovigilance, comme l'a assuré Emer Cooke. "Une situation comme celle-ci n'est pas une surprise. Quand vous vaccinez des millions de personnes, c'est inévitable qu'il y ait des cas rares ou sérieux de maladies qui interviennent dans les jours qui suivent la vaccination. Notre rôle c'est d'enquêter au plus vite sur ces cas suspects avec une question en tête : 'Est-ce que c'est vraiment un effet indésirable du vaccin, ou est-ce que c'est une coïncidence'?".

Pour le savoir les experts vont donc chercher d'éventuels points communs entre les malades et comparer les durées entre les vaccinations et la formation de caillot. L'objectif, chercher un lien de cause à effet. Et si ce lien existe, l'Agence précisera alors ses recommandations d'utilisation du vaccin mais ce ne sera pas sous la pression de l'émotion. "L'expertise européenne est indépendante, et uniquement basée sur la science", a martelé Emer Cooke.

Allemagne, France, Italie…

Sept Etats européens (Allemagne, France, Italie, Slovénie, Espagne, Portugal et Lettonie) ont allongé lundi la liste des pays ayant suspendu par précaution l'administration du vaccin du laboratoire suédo-britannique suite à ces problèmes, tels que des difficultés à coaguler ou la formation de caillots (thrombose), dans l'attente d'un avis de l'EMA. La Suède, le Luxembourg et Chypre ont fait de même mardi.

L'EMA, basée à Amsterdam, a réitéré mardi sa position selon laquelle le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford restait sûr à utiliser. Emer Cooke a indiqué que le régulateur européen restait "fermement convaincu" que les bénéfices du vaccin l'emportaient sur les risques.

Les recours "pas exclus"

Astrazeneca affirme qu'il n'y a "aucune preuve de risque aggravé" de caillot sanguin entraîné par son vaccin. Et le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré mardi que ce vaccin, largement administré au Royaume-Uni, était "sûr" et "extrêmement" efficace. Pour AstraZeneca, ces déconvenues s'ajoutent à une nouvelle baisse de ses livraisons à l'Union européenne d'ici juin, que le laboratoire a été contraint d'annoncer en invoquant des problèmes d'exportations.

L'UE "n'exclut pas" des recours juridiques contre le laboratoire, a déclaré mardi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune, en déplorant ces retards. L'UE attend par ailleurs "plus de 200 millions de doses" du vaccin Pfizer/BioNTech au deuxième trimestre, après un accord prévoyant une "accélération" des livraisons, a indiqué mardi la Commission. AstraZeneca a de son côté annoncé un accord avec les États-Unis pour fournir au pays cette année jusqu'à 700.000 doses d'un traitement par anticorps en cours de développement contre le Covid-19.