Le gouvernement a annoncé fin avril une campagne massive de dépistage. Les données collectées permettront notamment de suivre l'évolution de l’épidémie sur le territoire. 2:47
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Romain David , modifié à
Invitée jeudi de la matinale d'Europe 1, Geneviève Chêne, la directrice générale de Santé publique France, a notamment évoqué l'importance de la campagne de dépistage que veut lancer le gouvernement pour mieux surveiller l'évolution de l'épidémie de Covid-19 en France.
INTERVIEW

Volet important de ce déconfinement : la politique de tests annoncée par le gouvernement, avec une capacité souhaitée de 700.000 dépistages par semaine. Cette mesure doit notamment permettre de mettre en place une sorte de thermomètre de l’épidémie de Covid-19 à l’échelle nationale, et ainsi de surveiller l’éventuelle formation d’une seconde vague de contaminations. "Si le taux de positivité augmente sur une période courte, ou que le nombre d’hospitalisations en réanimation augmente à nouveau, ce seront des signaux à considérer de manière très sérieuse", relève au micro d’Europe 1 Geneviève Chêne, la directrice générale de Santé publique France, l’organisme qui collecte les données communiquées chaque soir par la Direction générale de la Santé depuis le début de la crise.

"Cette grande campagne de dépistage est extrêmement importante. Sur la base de symptômes évocateurs, elle permettra d’identifier les cas, mais aussi d’identifier les personnes entrées en contact avec eux, de les isoler, et donc de casser les chaînes de transmission. C’est de cette manière que l’on pourra maîtriser l’épidémie", poursuit cette spécialiste. "L’un des indicateurs à regarder est le nombre de personnes qu’une personne infectée infecte à son tour", pointe Geneviève Chêne.

"Tant que ce nombre est inférieur à un – et c’est la situation de la fin du confinement – on sait que le nombre de nouvelles infections restera inférieur au nombre actuel d’infections", précise-t-elle. Il faudra toutefois encore attendre quelque jours avant de savoir si le déconfinement a fait repartir ou non ce taux à la hausse.  

Détection de nouveaux foyers épidémiques 

Concernant l’apparition de nouveaux clusters ces dernières semaines, à Lannion par exemple, la directrice générale de Santé publique France se veut rassurante. La détection de ces foyers indique que la veille exercée par les autorités sanitaires permet bien de cartographier la progression du virus, pour ensuite mieux l’endiguer. "À partir du moment où les interactions sociales continuent, il peut toujours y avoir un certain nombre de cas groupés. Ces clusters sont suivis et dépistés, ce qui est plutôt rassurant", explique Geneviève Chêne.

"Cela signifie qu’on les voit, que l’on a la capacité de tests pour détecter les cas, pour investiguer, identifier l’ensemble des contacts et pouvoir ainsi mettre en place les mesures d’isolement qui vont pouvoir casser les chaînes de transmission."