Olivier Véran considère que le port des masques par les enfants est "très compliqué" (image d'illustration) 2:04
  • Copié
Jimmy Mohamed édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Les enfants vont reprendre le chemin de l'école le 11 mai. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a exprimé sa réserve sur un éventuel port du masque pour les enfants. Le docteur Jimmy Mohamed explique sur Europe 1 pourquoi il considère lui aussi que ce n'est pas forcément une bonne idée.

Un enfant de 8 ou 10 ans est-il capable de porter correctement un masque de protection contre le coronavirus ? Pour le ministre de la Santé, Olivier Véran, cela semble "très compliqué". Un avis que partage le docteur Jimmy Mohamed, comme il l'explique sur Europe 1. Il juge que "porter un masque, pour un enfant, peut être difficile et contraignant. D’autant qu’il faut, malgré tout, avoir une technique assez spécifique pour ne pas se contaminer".

Différentes situations selon l'âge 

Le docteur Jimmy Mohamed considère que l'âge joue beaucoup dans la capacité à porter un masque. "Pour des enfants, notamment en maternelle, il sera quasiment impossible de leur faire porter un masque et d'éviter qu’ils se contaminent en le manipulant de la mauvaise façon. En revanche, on peut estimer qu’à partir du collège, il est possible d’en porter un."

Si le port du masque est très difficile en dessous de six ans et envisageable après 11 ou 12 ans, pour le médecin il y a surtout "une zone grise en ce qui concerne les primaires". "Est-ce qu'un enfant de huit ans serait en mesure de le comprendre et surtout de bien le porter sans être traumatisé et avoir les mauvais gestes ?", s'interroge Jimmy Mohamed. Selon lui, la décision "va être à la discrétion de chaque parent, en fonction de la maturité de chaque enfant".

Les masques : "Pas l’alpha et l’oméga de la protection"

Le docteur Jimmy Mohamed rappelle que le masque "protège surtout la personne qui est en face de vous, pour ne pas transmettre des postillons, donc c’est une protection gagnante quand tout le monde en met". Ainsi mettre un masque à son enfant ne suffit pas, puisque cela ne "le protège pas, lui, de façon individuelle".

D'autres gestes sont tout aussi importants, "il faut aussi se laver les mains. La transmission se passe par l’hygiène et la distanciation sociale. Les masques ne sont pas l’alpha et l’oméga de la protection, en particulier chez les enfants". Si les parents tiennent à mettre un masque à leurs enfants, il faut "privilégier certains moments clés de la vie quotidienne : les transports en commun sont plus à risque qu’une balade en forêt. L’enjeu est là : ne pas transmettre la maladie aux autres".