A Melun, le service de réanimation a anticipé une "deuxième vague" de coronavirus (photo d'archives). 1:36
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Pierre Herbulot, édité par Maxime Dewilder , modifié à
Selon les derniers chiffres français de l'épidémie de coronavirus, les services de réanimation sont de plus en plus chargés, notamment en Île-de-France. Europe 1 s'est rendue au centre hospitalier de Melun, en Seine-et-Marne, pour voir comment le personnel hospitalier se prépare à "la deuxième vague".
REPORTAGE

Le buste du patient se soulève… puis retombe. Ses yeux sont fermés, son visage crispé. Un gros tuyau sort de sa bouche, relié à l'appareil qui le maintient en vie. "C'est un ventilateur qui sert à respirer de manière artificielle", explique Merhan Monchi, chef de la réanimation du centre hospitalier de Melun. Les patients pris en charge dans ces services à cause de l'épidémie de coronavirus sont de plus en plus nombreux en France, selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France. Mais à l'hôpital de Melun, où Europe 1 s'est rendue pour comprendre comment ces services se préparent, les équipes assurent être prêtes. 

Et contrairement à la première vague de mars, la plupart des centres hospitaliers français sont maintenant mieux préparés pour affronter le virus, en plein regain de vitalité depuis début septembre. Sur vingt-deux lits, à Melun, deux seulement sont occupés par des patients Covid-19 à l'heure actuelle mais le service est prêt en cas d'afflux de malades. "La première étape pour augmenter la capacité d'accueil des patients sévères, c'est la possibilité de transformer les douze lits de soins intensifs en lits de réanimation", détaille Merhan Monchi qui précise que les équipements nécessaires sont prêts et qu'il suffit juste "d'augmenter le nombre d'infirmières présentes dans le service pour pouvoir le faire".

L'équipe est "prête psychologiquement"

Une vingtaine de respirateurs supplémentaires sont par ailleurs stockés dans le sous-sol de l'hôpital. Au-delà du matériel, l'équipe est "prête psychologiquement", assure la cadre de santé Magali Lenôtre. "Contrairement à la première fois, où l'on a dû tout déployer dans l'urgence, on a davantage anticipé."

En plus du nombre de lits, l'hôpital a fait le plein de masques, de blouses mais aussi de médicaments. "Sur les médicaments de réanimation, nous sommes aujourd'hui à un niveau de réserve qui correspond à 40 ans de consommation habituelle", précise Merhan Monchi. Une sécurité, mais pas une garantie, qui devrait permettre de mieux absorber la deuxième vague et les éventuelles suivantes.