De nombreux Français connaissent des troubles du sommeil pendant le confinement. 3:47
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Antoine Terrel
L'enfermement prolongé provoqué par le confinement, ainsi que la modification du rythme de vie, peuvent entraîner des troubles du sommeil comme l'insomnie. Invitée mercredi d'Europe 1, le Dr Sylvie Royant-Parola, médecin du sommeil, a livré quelques conseils pour favoriser l'endormissement. 

Pour de nombreux Français, confinement rime avec mauvaises nuits. Entre perte de rythme durant la journée et anxiété décuplée par la gravité de l'épidémie de coronavirus, beaucoup se plaignent de troubles du sommeil depuis trois semaines. Invitée mercredi de Sans rendez-vous, sur Europe 1, la médecin du sommeil et présidente du réseau Morphée a livré quelques conseils pour retrouver l'habitude de bien dormir. 

Pourquoi le confinement entraîne-t-il des troubles du sommeil ? 

Depuis le début du confinement, le réseau Morphée reçoit de nombreux appels de personnes affirmant être victimes de troubles du sommeil. "Elles veulent savoir si c'est normal d'avoir du mal à s'endormir, de se réveiller en cours de nuit, d'avoir un sommeil plus court, etc", indique Sylvie Royant-Parola. Selon la spécialiste, "il y a un retentissement lié à la fois à l'anxiété ambiante et au confinement lui-même". "On est dans un système sans beaucoup de relations avec les autres, dans lequel on ne sort pas assez et dans lequel on n'a plus la structure du temps qu'on a d'habitude", poursuit Sylvie Royant-Parola, et "cela crée des ruptures de rythme biologique, et donc des troubles du sommeil". 

"Notre horloge biologique peut ne plus fonctionner normalement" en temps de confinement, ajoute-t-elle. Ainsi, "des gens qui vont se coucher à des heures irrégulières, qui vont passer plus de temps au lit, vont déstructurer leur sommeil". Si les personnes déjà atteintes de troubles du sommeil ou de troubles anxieux "vont être majorés dans la situation actuelle", l'invitée d'Europe 1 précise que ces problèmes de sommeil "apparaissent chez tout le monde".

Reprendre un rythme régulier

"Il faut reprendre un rythme que l'on va se créer et structurer notre temps du matin jusqu'au soir", indique Sylvie Royant-Parola, "se faire une sorte d'emploi du temps, avec un temps où s'expose à la lumière, un autre où on fait du sport, et un où on a une activité sociale, en téléphonant à des proches, etc."  

Profiter de la lumière 

Deux mécanismes régissent le sommeil, rappelle la médecin du sommeil, "l'un passe par l'organisation de notre horloge biologique, et l'autre passe par la fatigue cumulée pendant la journée. Et concernant notre horloge biologique, la lumière est un synchroniseur très fort". Or, de nombreux Français confinés le sont dans des petits appartements, parfois sans beaucoup de lumière, et vont passer beaucoup de temps sur leurs écrans. "Ils vont complètement tronquer leur horloge biologique, qui ne va plus trop savoir si c'est le jour ou la nuit, et contribuer à décaler les horaires", explique Sylvie Royant-Parola, qui recommande donc de profiter de son balcon, si on en a un, ou de sortir une fois par jour. "On a le droit de sortir et de faire le tour du pâté de maison, et de profiter de la lumière naturelle", rappelle-t-elle. 

Éviter de passer son temps au lit 

En cas de fatigue pendant la journée, faire une sieste reste une bonne solution, à condition qu'elle soit courte. "Une vingtaine de minutes et pas une heure et demie", prévient Sylvie Royant-Parola. Plus globalement, la spécialiste conseille de s'éloigner au maximum de son lit durant la journée. Et si le manque de place vous oblige à télétravailler depuis votre chambre, le mieux reste de le faire depuis un bureau. Si on est contraint de travailler sur son lit, "il faut différencier la position qu'on va avoir en temps de travail de celle qu'on va avoir en se couchant, s'asseoir, être habillé", explique encore la présidente du réseau Morphée.