Alexandre Mignon était l'invité d'Europe 1, dimanche. 1:29
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité du "Grand Rendez-vous", dimanche sur Europe 1, le professeur Alexandre Mignon, spécialiste en réanimation à l'hôpital Cochin à Paris, est revenu sur les manifestations diverses du coronavirus selon les patients, rappelant qu'une grande partie de la population touchée ne manifeste aucun symptôme.  
INTERVIEW

Comment savoir si l'on est affecté par le coronavirus ? La question se pose depuis que la France est touchée par l'épidémie née en Chine en décembre, et particulièrement ces derniers jours, alors qu'une brusque augmentation du nombre de cas a poussé le gouvernement à prendre des mesures drastiques. Invité du Grand Rendez-vous, dimanche sur Europe 1, le professeur Alexandre Mignon, spécialiste en réanimation à l'hôpital Cochin, à Paris, a évoqué une situation complexe car beaucoup des personnes touchées n'ont aucun moyen de le savoir. 

Les enfants, "les plus transmetteurs"

"Il n'y a quasiment aucun mort chez les enfants", souligne Alexandre Mignon. "Les enfants sont probablement les plus transmetteurs et ils sont pour la plupart d'entre eux asymptomatiques", poursuit-il, rappelant que "30 à 50% de la population [malade, ndlr] porte le virus mais de manière asymptomatique. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de signe". Et le professeur de souligner la nécessité des mesures de confinement, même pour les personnes se sentant en bonne santé, susceptibles de contaminer les plus fragiles. 

"Ensuite, il y a des gens qui sont symptomatiques", et qui présentent des signes ressemblant à ceux qui caractérisent "la grippe". "Ils ont des douleurs dans les muscles, ils ont mal à la tête, ils ont un peu de fièvre, ils ont le nez qui coule, ils toussent", énumère le spécialiste. "Et puis, enfin, il y a les formes graves, qui sont heureusement beaucoup plus rares mais qui posent le problème de santé publique pour lequel nous souhaitons que la France endigue le plus vite possible la pandémie." 

Principalement des personnes fragiles

Cette dernière catégorie concerne principalement des personnes âgées, à risque ou présentant des comorbidités. Mais parmi les victimes du coronavirus, on trouve aussi des personnes de moins de 70 ans, apparemment sans problème de santé. "Il y en a quelques uns, ils ne sont pas très nombreux, chez qui on découvrira a posteriori des facteurs de risques de développer les formes graves de la maladie, qu'elles soient génétiques (...), métaboliques ou liées à d'autres facteurs", estime Alexandre Mignon.