Le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca, partenaire industriel de la prestigieuse université d'Oxford, a interrompu mercredi les essais cliniques de son vaccin expérimental contre le coronavirus après avoir détecté un éventuel effet indésirable grave chez un des participants. 1:13
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Stéphane Place, édité par Ugo Pascolo avec AFP
L'infectiologue réputé et membre du conseil scientifique Denis Malvy parvient presque à voir du positif dans l'arrêt de l'essai clinique du vaccin expérimental contre le coronavirus du groupe AstraZeneca. Ce spécialiste rappelle que "le temps de la recherche clinique n'est pas l'immédiateté" et met en avant "les conditions de sécurité maximale". 

"Le temps de la recherche clinique, ce n'est pas l'immédiateté." Le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca, partenaire industriel de la prestigieuse université d'Oxford, a interrompu mercredi les essais cliniques de son vaccin expérimental contre le coronavirus après avoir détecté un éventuel effet indésirable grave chez un des participants. Une première suspension connue d'un essai clinique dans ce domaine qui est toutefois loin d'être un coup d'arrêt pour l'infectiologue réputé et membre du conseil scientifique Denis Malvy. "Le pire, ce serait d'aller trop vite, et d'appliquer les yeux fermés."

2021, une échéance "raisonnable" pour un vaccin

"On s'est mobilisé pour avoir à ce jour six, bientôt sept vaccins à évaluer - et pas à recommander. Heureusement, nous avons plusieurs propositions évaluées dans des conditions de sécurité maximale et qui permettent précisément de repérer des aléas", rappelle-t-il au micro d'Europe 1. De là à mettre à mal l'optimisme de certains, à l'instar de Donald Trump, d'avoir un vaccin d'ici le mois de novembre ? "On aimerait bien. Mais de manière raisonnable, vu la qualification des équipes qui évaluent l'ensemble des candidats vaccins et notre expérience dans le domaine, l'année 2021 me semble une échéance tout à fait raisonnable."

L'importance des gestes barrières en attendant un vaccin

Alors en attendant l'avancée de la recherche et une distribution à grande échelle d'un remède, l'infectiologue martèle l'importance de notre moyen de défense le plus efficace à ce jour : les gestes barrières. "Il faut serrer les rangs pour qu'ensemble, nous passions cette période de rentrée en contrôlant l'expansion du virus dans la population et en protégeant les plus vulnérables, c'est à dire des personnes âgées."

Une attitude d'autant plus urgente à mettre en place que l'automne approche, et avec elle la possibilité de voir la situation sanitaire, notamment française, se dégrader : "Rien ne s'oppose à ce que le Covid-19 soit aussi un virus saisonnier, c'est-à-dire que sa circulation soit multipliée à la faveur des chutes de température."