Edouard Lecerf, crédit : Europe 1 3:53
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Marthe Ronteix , modifié à
Édouard Lecerf, directeur général adjoint de BVA, revient sur les deux surprises du scrutin de dimanche : la participation, en hausse par rapport aux dernières élections européennes, et le joli score d'Europe-Écologie-Les Verts.
INTERVIEW

Une participation en hausse, établie à 50,3%, Europe-Écologie-Les Verts en troisième position : voilà deux éléments que les instituts de sondage n'avaient pas forcément anticipé avant les élections européennes en France, dimanche. "Il y a eu une mobilisation de dernier moment", analyse au micro d'Europe 1 Édouard Lecerf, directeur général adjoint de BVA. "Il y a une crise sociale, écologique et environnementale. En début d'année, les sondages ont montré une évolution des préoccupations des Français : le pouvoir d'achat et l'environnement (+17%). Au dernier moment, des Français se sont emparés de ce scrutin pour ces deux éléments."

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La liste d'Europe-Écologie-Les Verts, conduite par Yannick Jadot, est arrivée troisième du scrutin avec 13,42% des voix, alors que les dernières prévisions lui accordaient davantage un score aux alentours de 8%. "Chez les sympatisans écologistes, la certitude d'aller voter était moins forte dans leurs déclarations pour les sondages", explique Édouard Lecerf au micro de Matthieu Noël. Mais le parti écologiste a su séduire les moins de 35 ans qui ont été les plus nombreux à voter pour eux, "parce qu'ils se sont plus projetés sur le plan européen et pas uniquement national".

En revanche, comme l'avaient annoncé les instituts, les partis populistes ont obtenu de beaux scores, à l'image du Rassemblement national en France, qui est arrivé en tête avec 23,43% des voix. "C'était un tournant attendu", estime Édouard Lecerf. "Mais le groupe (des populistes) ne sera pas majoritaire (au Parlement) et il reste composé de forces assez diverses. Ce sera un bloc qui aura une capacité à dire les choses fortement mais la majorité va se jouer ailleurs. C'est une recomposition du Parlement européen mais ce n'est pas pour autant une révolution. Demain, les partis populistes ne vont pas prendre le pouvoir en Europe." À l'échelle du continent, les partis populistes ont globalement enregistré une progression très nette ce week-end avec 20 sièges supplémentaires par rapport au précédent mandat.