Un «État de Nouvelle-Calédonie» : le député Nicolas Metzdorf décrypte le statut du territoire d’outre-mer
Le député calédonien Nicolas Metzdorf détaille l’accord politique signé entre indépendantistes et loyalistes. Il prévoit un futur statut inédit pour la Nouvelle-Calédonie, inscrit dans la Constitution française, fruit d’un compromis entre deux visions opposées.
Emmanuel Macron a salué ce samedi un "accord historique" conclu entre les forces politiques calédoniennes. Signé la veille entre indépendantistes et loyalistes, ce texte marque une étape décisive dans l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, avec la création d’un statut nouveau, bientôt inscrit dans la Constitution française.
Un cadre juridique totalement inédit
Pour le député du groupe Ensemble pour la République Nicolas Metzdorf, cet accord donne naissance à un cadre juridique totalement inédit. "Ce n’est pas un État fédéré comme aux États-Unis ou en Allemagne, car il n’y a pas de double nationalité", explique-t-il. "Ce n’est pas non plus un État associé, comme on en voit plein dans le Pacifique, car les compétences régaliennes restent exercées directement par la France."
Ce futur statut se distingue donc à la fois des modèles classiques de fédéralisme et des partenariats autonomes existants. "On appelle cela un 'état sui generis'. C’est un compromis, une forme nouvelle qui n’existait pas jusqu’ici dans la Constitution", insiste Nicolas Metzdorf.
Dans un territoire où la population est également partagée entre partisans de l’indépendance et défenseurs du lien avec la France, l’innovation institutionnelle apparaît comme la seule voie possible. "Nous, les non-indépendantistes, on voudrait que ce soit plus simple", reconnaît le député. "Mais la réalité impose des compromis, et ces compromis poussent à l'innovation."