Terrorisme : la France est confrontée à un «jihadisme d'atmosphère», dénonce Gilles Kepel
Le spécialiste du monde arabe Gilles Kepel, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews ce lundi. Au micro d'Europe 1, il s'alarme du "jihadisme d'atmosphère" auquel la France est confrontée, à seulement quelques jours de la 10eme commémoration des attentats du 13-Novembre.
Une décennie après les attentats du 13-Novembre, le terrorisme est-il derrière nous ? Pas vraiment à en croire Laurent Nunez, ministre de l'Intérieur, qui confiait encore ce week-end que la menace terroriste était "très élevée"' en France. À l'approche des commémorations du 13-Novembre, le locataire de la place Beauvau a relevé le niveau sécuritaire.
Car la menace reste présente, en témoigne l'arrestation le 10 octobre dernier de trois jeunes femmes radicalisées, qui projetaient d'attaquer des bars ou une salle de concert. Invité ce lundi matin de La Grande interview Europe 1-CNews, le professeur des universités Gilles Kepel, estime que la France reste confrontée à "un jihadisme d'atmosphère".
Plus de limites entre le virtuel et le réel
"Vous avez des gens qui n'obéissent plus à des donneurs d'ordre mais qui vont appartenir grâce des groupes de socialisation dans des réseaux affinitaires, et en se gavant des imbécilités qui passent sur les réseaux sociaux, ce qui va provoquer une espèce de rupture par rapport aux valeurs de la société", analyse-t-il face à Sonia Mabrouk.
"Nous avons une désinhibition d'une partie de la jeunesse, et même de l'extrême jeunesse", poursuit-il, estimant qu'il n'y avait plus de différentiation entre les contenus sur les réseaux sociaux et la réalité. "C'est extrêmement préoccupant".
