Selon les oppositions, le Parlement débattra sur les textes au «cas par cas»

Les oppositions ont refusé jeudi l'idée d'une coalition de gouvernement mise sur la table par Emmanuel Macron la veille.
Les oppositions ont refusé jeudi l'idée d'une coalition de gouvernement mise sur la table par Emmanuel Macron la veille. © Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Ce jeudi, les oppositions ont refusé la coalition proposée par Emmanuel Macron et appellent à plus de clarté. "Un premier pas" et "des mesures claires" sont attendues par les parlementaires, pour être discutées au cas par cas, et pouvoir se pencher sur les questions qui préoccupent les français.

Les oppositions ont refusé jeudi l'idée d'une coalition de gouvernement mise sur la table par Emmanuel Macron la veille, l'enjoignant à "faire le premier pas" et proposer des mesures "très claires" pour les Français qui seront débattues au Parlement "au cas par cas". À gauche, la députée Nupes-PS Valérie Rabault a estimé sur France Inter que "c'est lui qui est au pied du mur, pas nous (...) S'il reste sur son projet, il n'a pas de majorité absolue, et c'est lui qui est coincé, c'est lui qui va bloquer la France".

Demande de clarification

Le chef de l'État doit donc "poser des caps très clairs" au lieu de "renverser les rôles". "Il connaît parfaitement nos engagements. Nous voulons des choses très claires. Nous voulons le Smic à 1.500 euros net. Est-ce que oui ou non, il veut le rajouter dans son projet ?", a-t-elle demandé, soulignant que le projet de loi sur le pouvoir d'achat qui doit être voté à l'été "ne peut pas être que des rustines rajoutées : ça doit être un vrai changement de cap là-dessus".

Le sénateur PS et porte-parole du parti Rachid Temal a plaidé pour "la vie démocratique, la vie parlementaire". Si Emmanuel Macron et la Première ministre Elisabeth Borne "veulent faire un accord avec la droite, qu'ils fassent un accord avec la droite. Sinon, qu'ils viennent avec des textes devant le Parlement", notamment sur le pouvoir d'achat, et ensuite députés et sénateurs seront en mesure "de trouver des compromis", comme c'est déjà le cas aujourd'hui, a-t-il dit sur Public Sénat.

Pas de coalition pour Les Républicains

À droite, LR "refuse" un contrat de coalition "parce que non seulement c'est un non-sens au regard de nos idées et de nos valeurs, mais en plus, c'est ce qui nous amènera encore un peu plus vers l'abîme", a justifié le député LR et secrétaire général des Républicains Aurélien Pradié sur Public Sénat.

Une coalition, "bien sûr que c'est non : nos députés ont été élus avec un mandat clair par leurs électeurs", qui est de "siéger dans l'opposition. On ne peut pas les trahir", a abondé le sénateur LR Bruno Retailleau. "Donc, ce sera pour nous le cas par cas" sur le vote de textes à l'Assemblée nationale, a-t-il indiqué.

Le RN exige "un premier pas"

À l'extrême droite, le président par intérim du RN Jordan Bardella a estimé que c'est à Emmanuel Macron de "faire le premier pas" car "c'est lui qui a été battu dans les urnes dimanche dernier". "C'est donc à lui de dire aujourd'hui quel chemin est-il prêt à prendre, sur quels axes de son programme est-il prêt à reculer ou à renoncer pour faire un chemin vers les partis d'opposition qui ont été portés de manière démocratique à l'Assemblée nationale", a enjoint Jordan Bardella.