Assemblée nationale 1:21
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Claudia Bertram, édité par Mathilde Durand
Le gouvernement fait face mardi à deux motions de censure, déposées à gauche et à droite, après le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Elles n'ont aucune chance d'aboutir mais l'opinion entend s'en servir de tribune. Les partis sont divisés sur la stratégie à adopter. 

Après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, l’opposition organise sa riposte. Après la séance de questions au gouvernement mardi après-midi, le Premier ministre fera face aux deux motions de censure déposées : l’une par la droite, l’autre par la gauche. Elles n'ont aucune chance d'aboutir mais l’opposition veut s'en servir comme d'une tribune. Les partis sont divisés sur la stratégie à adopter.

"S'unir malgré nos différences"

"La motion de censure, qu’elle soit de droite ou pas est un outil qui nous permettra de faire valoir cette protestation !", assure l'insoumis Adrien Quatennens. Il est prêt à tout pour s’opposer au gouvernement quitte à voter la motion déposée par Les Républicains. Une opinion partagée par d'autres élus de gauche, comme le communiste Fabien Roussel. 

 

"Je ne partage pas les raisons pour lesquelles, eux, déposent une motion de censure, mais une motion de censure c’est fait pour faire naître une majorité de députés qui remettent en cause le gouvernement", souligne-t-il. "Donc pour ça, il faut bien s’unir malgré nos différences et dans notre diversité". 

Pas de votes communs entre LR et PS

Au sein des élus du Parti socialiste, la décision n’est pas encore arrêtée mais le parti ne devrait pas voter la motion de la droite. Du côté des Républicains, aucune hésitation : hors de questions de mélanger ses voix à la gauche. "Je crois qu’il faut éviter la confusion des genres. Leur projet n’est pas le nôtre, notre projet n’est pas le leur", explique la députée Annie Genevard. "Nous n’avons pas choisi la voie de l’obstruction, nous avons choisi d’aller sur le fond, pour faire valoir le projet que nous défendons."

 

Confusion encore plus étonnante : le Rassemblement national votera les motions, d’où qu’elles viennent. À Matignon, on attend ce débat de pied ferme. En petit comité, le Premier ministre Edouard Philippe prévient : " ça va être électrique".